YES WE CANNES! REGLEMENT DE COMPTES A LA COUR part 1
N°18
YES WE CANNES! RÈGLEMENT DE COMPTES A LA COUR
YES WE CANNES! RÈGLEMENT DE COMPTES A LA COUR
by Henri KALA-LOBÈ
Rien
de tel que le dernier rapport de Cour
des Comptes (OK Corral),
d´avril 2014, sur le soutien au cinoch et á la téloch, pour être
dans l´actualité de Cannes. Yes we can!
Hors rapport, le patrimoine
public ciné et audioVi’ français, mémoire collective du
contribuable, a été bradé au privé! La SFP-Buttes Chaumont á
Bouygues, qui a déjà TF1. Les studios de Boulogne-Billancourt, de
Joinville-le-Pont et de Brie-sur-Marne á Bolloré, qui a déjà
Havas, D8, Direct Matin. Canal+,
un des financeurs du
film français est une filiale de Vivendi…Vive
la libéralisation ! Vive
la Contre Culture !
Il n’existe que 4 groupes
integrés (qui font
prod´, distrib´ et exploitation), dit Ok
Corral: Gaumont, Pathé, MK2
et Europacord (Luc Besson). Situation d´oligopole …
1er
cocorico! Le système français de soutien aux œuvres ciné et
audioVi, unique au mode – comme la Sécu et son Trou -, avec ses
aides directes –en hausse- et indirectes –complexes- ne cesse de
croître! Comme l´univers, et ses trous noirs…
OK
Corral rappelle la
trinité de pensées qui guide ses pas. Indépendance, vu la
séparation des pouvoirs. Respect du débat contradictoire: le texte,
soumis aux organismes concernés, intègre leurs réponses.
Collégialité: trois magistrats (au moins), dont un
contre-rapporteur.
2ème
cocorico. Douce France de la naissance du cinéma, 1er
producteur de films de l’Union Européenne (270, en 2013),
représente 30% dudit marché et bénéficie
des 2/3 des aides européennes (programmes Eurimages
et MEDIA).
La France, 2ème
exportateur de films au monde (enfin, une vingtaine pays
occidentaux), après les USA, ne peut qu´exporter 3 films/an, en
Chine…
Les
plus GROS PRODUCTEURS de FILMS au MONDE
Inde :
1
150 films/an, « le
double de la production américaine » (Valeurs
Actuelles,
23/05/2013). Chine, 526 films.
USA, 500 films. Japon, 448 films. Derrière (loin), la Russie (200 films),
l’Allemagne, la France et l’Espagne (182, 180 et 172 films), le
Royaume-Uni et la Turquie (100 films), l’Italie, le Brésil et
l’Argentine (80 films), le Nigeria, les Philippines et la Turquie,
entre 70 et 75 films par an. Cf. « CLES,
Comprendre Les Enjeux Stratégiques, 6 juin 2003 ».
2012,
Année
Millésimée: 140
millions de spectateurs world
wild! 82 millions, en
France! Les 5 502 salles engrangèrent 1,3Md€! 49 000 emplois
déclarés, en 2010!
Intermittents:régime
dérogatoire devenant une contribution indirecte, quand les
employeurs reportent abusivement, á l´UNEDIC,
trop de frais fixes salariaux. 2013, selon Pôle
Emploi, 51% de la
masse salariale des intermittents du cinéma avaient été versées,
et 40% des heures de TV déclarées. 1,3Md€ investis dans le cinéma! 1,4Md€ dans
l’audiovisuel!
En 2011, l’Inspection des Finances et l’Inspection
Générale de Affaires Culturelles estimaient la valeur ajoutée du
cinéma à 3,6Md€ , 5,2Md€ pour l´audiovisuel. ..
Citoyennes!
Citoyens! clame Ok
Corral, vous
financez cette industrie, deux fois: comme contribuable,
et comme consommateur.
Le
système de soutien datant des 40’-50’, comprend aides
budgétaires, aides des collectivités territoriales, dépenses
fiscales, pour défendre la production française,
cf. Code
du cinéma et de l´image animée,
a.L.111-2:
en«une
présence forte sur notre territoire et à l´étranger, qui
nécessite l´intervention publique».
De 2002 et 2012, ces aides ont explosé:plus de 88%!
AIDES
DIRECTES 2012,
601M€ d´aides
directes:355M€,
subventions
á la prod´+
145M€, Dépenses Fiscales+47M€, Aide des Collectivités
Territoriales+54M€, Aide du Fonds –public- de Garantie, dont 41M€
pour le cinéma. Aides
directes + taxes affectées(taux de TVA réduit pour Canal+
et Numéricâble.+
aides UE Eurimages et MEDIA.) =
749M€.
AIDES
du CNC 2012,
355M€ -soit 60% des aides- pour la production cinéma par procédure
d'agrément, et ,
pour l´audiovisuel par procédure d´autorisation.
Soutien
automatique,
après accord du CNC :
312M€, par droits de tirage pour les producteurs, distributeurs,
exploitants et éditeurs vidéo “à
due concurrence des recettes réalisées”,
dit “taux
de retour”. La part des
salles, en recul, reste toujours la plus lourde.
Soutien
sélectif, ex
l´Avance
sur Recettes
(octroyée par une commission de professionnels), de 299,6M€.
Sur 670 demandes, 74 eurent
gain de cause… La logique voudrait un remboursement de 80% -max’-
de l´avance octroyée. Mais le taux de remboursement est
anormalement bas : 5,1%...
Ok Corral:
“ Malgré la
sélectivité de l´aide, les garanties procédurales ne suffisent
pas. Car, si les membres sont élus pour un an, rien n´est précis
quant á leur renouvellement. De 2001 á 2010, la moitié des membres
siégeait déjà. ” Très
partielle rotation … “Ce
qui est très gênant”, “38
réalisateurs ayant été membres de la Commission, ont perçu au
moins une avance pendant cette période.”.
CNC “ces
membres n´ont pas siégé á la session au cours de laquelle leur
projet était déposé”…
Ok Corral:
“ ce qui ne peut être
vérifié á partir des procès verbaux”…
D´oú suspicion …
Le principe ? Taxer les acteurs
économiques, en la matière, pour financer la filière. 2008, les
recettes du CNC furent renforcées par la Taxe sur les distributeurs
de service de TV (TSTd), de 94M€ á 279M€, en 2012. La
TSTd inclut les TV auto-distribuées (Canal+,
Numéricâble) + les services de diffusion par câble, satellite, la
TV numérique + les fournisseurs d´accès á internet (FAI) et les
opérateurs en téléphonie(taxe de 0,5 á 4,5%).
En 2010, les opérateurs en communication électronique en assuraient
les 2/3.
Les aides du CNC ne sont pas
fongibles, les choses de genre ne périssant pas:genera
non pereunt.56,9%
des fonds vont au cinéma, 18,6% á l´audioVi´. Son
autonomie financière fut renforcée par la Direction Générale des
Finances Publiques (DGFP), qui lui confia la perception de taxes,
sauf mesures d´écrêtement
(permettant á la puissance publique de réguler revenus et
rémunérations estimés supérieurs á un barème donné. Écrêtement
: quand la volaille se fait dépouiller de sa crête…
DÉPENSES
FISCALES“incitations
économiques, mesures d´équité sociale, pour lesquelles les règles
d'imposition connaissent des dérogations –alléchantes- allégeant
la charge fiscale de certaines catégories de contribuables ou
d'opérations”,
pour booster un secteur peu
attractif. D´où les SOFICA
(Sociétés de Financement
de l'Industrie Cinématographique et de l'Audiovisuel), sociétés
anonymes collectant auprès des entreprises et des particuliers, pour
financer des œuvres agréées par le CNC. Agréées par la DGFP,
elles attirent plutôt les particuliers. 2012, 1,5M€ (sur 63,07M€
collectés), ne furent pas placés…Les
SOFICA doivent réaliser, au moins á 50 %, des investissements
non adossés, sans
accord préalable avec le producteur, sur le prix de rachat de
l’investissement réalisé.
L’adossement
est destiné, pour une banque, à lui permettre de réduire ses
risques.
Il
y a aussi des dispositions fiscales du droit commun des PME, et 3
crédits d´impôt: CIC,
CIA, la loi des
Finances 2004, pour les prod' déléguées, sous IS, qui
respectent la législation sociale (clause pour exclure
les producteurs
addicted aux intermittents).
Le CIC,
crédit d´impôt cinéma,
de 4M€, pour les films de 1M€ á 15M€.
Le CIA,
crédit d´impôt audiovisuel,
331M€ : pour les documentaires et les fictions,1250€/mn; 1300€/mn
pour l´animation; 5000€/mn pour les productions internationales.
CIC et CIA portent sur 20% du total des dépenses
éligibles,
plafonnées á 80% du budget, et ne peuvent dépasser la moitié du
budget de production.
Le CII,
Crédit d´Impôt International:
aguicher les productions étrangères, avec obligation d´avoir un
chaland français comme producteur exécutif. L´œuvre doit dépasser
le 1M€, pour 5 jours de tournage minimum, en France, et «comporter,
dans son contenu dramatique, des éléments rattachés á la culture,
au patrimoine ou au territoire français».
Cic, Cia et Cii pèsent, en dépenses fiscales, 80M€, en 2006, et
120M€, en 2012. Les Sofica 19,7M€, 2004, 145M€, 2012.
Les AIDES
LOCALES
112,81M€, en 2012, des
collectivités territoriales, avec la DRAC, le CNC par conventions
pluriannuelles. L’Aquitaine inaugura, en 1985,suivi du Midi
Pyrénées, 1986. 1
euro du CNC pour 2 euros de la région,
slogan réservée aux œuvres agrées par le CNC, à 2 M€ par an et
par convention.
Ok Corral:
la distinction subventions
publiques non remboursables
(exclues des dépenses
éligibles), des
remboursables
(incluses), faite par le CNC est sujette á caution: «aucun
suivi n´est effectué sur le remboursement effectif des subventions
publiques…».
-Les
garanties
bancaires de-
l´IFCIC
(Institut pour le financement du cinéma et des industries
culturelles), créé en 1983 par le ministère de la culture, société
anonyme dont l´état détient directement 18,9% du capital, et
indirectement 49,2%. Depuis 1996, l´IFCIC garantit des prêts. En
cas de défaillance de l´emprunteur, la perte est partagée entre
l´établissement de crédit et l´IFCIC. Le fonds –public- de
garantie du CNC, géré par l´IFCIC, représente 94% des engagements
IFCIC, dont 359M€ d’encours
(montant
des effets escomptés par une banque qui ne sont pas encore arrivés
à échéance) de
garantie de, pour 767M€ de crédits á couvrir.
Ce fonds de garantie, 63,8 M€, comprend 5
rubriques (prod' ciné, prod' audiovi, exploitation –Ciné
Caution, 15,6% des fonds du CNC –, industries techniques, jeu
vidéo).
Le principe d´individualisation des garanties- á taux fixe- implique que l´examen des dossiers se fait projet par projet, et non emprunteur par emprunteur
Le principe d´individualisation des garanties- á taux fixe- implique que l´examen des dossiers se fait projet par projet, et non emprunteur par emprunteur
Ok
Corral: en 2010, Ciné Caution eut un abondement
pour la numérisation des salles, dit . Abondement
: versement complémentaire d´une entreprise á un organisme, dans
le cadre d´un plan d´épargne d´entreprise ou de l´actionnariat
des salariés..
Ok Corral:
vu “la très forte
spécialisation du système bancaire”,
deux établissements bancaires règnent en la matière. COFICINE
et COFILOISIRS
gèrent 99% des apports de
crédit á garantir. L´IFCIC garantit 78% des crédits Cofiloisirs,
64% des Coficine.
AIDES INDIRECTES:
soutenir la production par bligation
d´investissement (pour
contrôler les dépenses), et quotas
á la diffusion (pour
contrôler la programmation des chaînes), est la contrepartie de la
libéralisation du secteur.
L´obligation
d´investissement 1,2Md€,
dont 531M€ par les chaînes publiques. Sans être classée comme
aide publique,
elleressort de la politique publique de soutien, et est financée
tant par les chaînes publiques (elles-mêmes financées par la
fiscalité et les dotations budgétaires), que par les chaînes
privées, dont ces investissements sont la contrepartie d´un régime
fiscal dérogatoire.
Les Obligations
des diffuseurs (cf. loi
sur l´audiovisuel 1982, loi
1986 sur la
liberté de la communication)
furent étendue á l´UE,via la directive
“TV Sans
Frontière”,
Les Quotas
de Diffusion: cf. les
chaînes hertziennes pas de films les mercredi, vendredi, samedi et
dimanche avant 20h30; pas plus de 192 films/an (dont 52 films d´art
et d´essai). France TV doit diffuser 70% d´œuvres européennes,
dont la moitié d´œuvres françaises, entre 18h et 23h, et, les
mercredi, samedi et dimanche, de 14h á 18h. France TV, TF1 et M6
sont tenues de diffuser 120 heures d´œuvres européennes et
françaises inédites, en première partie de soirée.
Obligation
d´Investissement. Pour
les TV généralistes hertziennes: soit 12,5% de leur CA dans la
production d´œuvres patrimoniales, soit 15 % de leur CA dans la
production audioVi, dont 10,5 %
pour des
œuvres patrimoniales. Pour
les chaînes non hertziennes (câble, satellite, internet), 14% de
leur CA net, dont 8,5% pour des œuvres patrimoniales.
ARTE,
quasi financée par la contribution à l’audiovisuel public, n´est
plus sous réglementation française, mais s´acquitte de cette
obligation : 78,5M€, en 2013.
France TV affecte au moins 20% de son CA à
la prod´ + 400M€ pour les contrats d´objectifs dont 95,5% aux
prod´ indépendantes .
Toutes les chaînes doivent consacrer au
moins 75% de leurs investissements á la production indépendante.
Une production
est dite indépendante quand
l’éditeur de services ne détient pas, directement ou
indirectement, plus de 15 % de son capital social ou de ses droits de
vote, et, qu´il acquiert au maximum deux diffusions, pour une
exclusivité inférieure á 18 mois. En coproduction,
une chaîne –diffuseur- ne peut dépasser plus de 50% des sommes
investies, ni couvrir plus de la moitié du coût de l'œuvre
financée. Les investissements ne sont éligibles que si la filiale
de la chaîne reste minoritaire.
Canal+ 1ère
chaîne privée à péage, par abonnement (186 000 en 1984, 5,5
millions en 2012). Acteur à part dans le PAF, Canal+
subit des règles plus
contraignantes que les autres, et acquérir pour 12,5% -de ses
ressources- en droits de diffusion d’œuvres européennes, et pour
9,5% d’œuvres originales françaises.
Leader du financement cinéma : de 2001
á 2012, 140,1 M€ /an, 49,4 % des investissements par tous les
diffuseurs. A un taux réduit de TVA (7 % en 1986, 5,5
% dès 1988). A une fiscalité favorable par rapport aux autres
opérateurs de TV payante (TVA à taux plein pour les offres
d’abonnement triple play: télévision, internet et téléphone). La moins-value
fiscale consentie à Canal+
fluctue entre 200 et 330 M€/an, depuis 2007. 1er
janvier 2014, le taux réduit de Canal est à 10 %, le taux normal
passant de 19,6 à 20 %. Le manque
à gagner -pour l’État-
est estimé à 175 M€/an. Ce régime de faveur, pour Canal et
Numéricable, est la contrepartie de leur obligation
d’investissement.
La clause
de diversité: obligation
d´acquérir des droits de diffusion, dont17% pour le pré-achat de
longs métrages originaux français, de moins de 4M€
Novembre 2010, l’obligation d'investir
fut étendue á 72 médias audiovisuels à la demande, dont la
télévision
de rattrapage (revoir,
gratis, des programmes après 1ère
diffusion), et aux services payants à l’abonnement ou à l’acte.
Les arrivées du câble et du numérique
modifièrent les décrets Tasca.
Les dépenses
éligibles furent étendues
aux dépenses
d'intérêt général,(accessibilité des œuvres pour les aveugles et les malvoyants),
financement des festivals etc.
affaire à suivre...
illustrations Malam'a ESSOA
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