BLOG N° 59 LA PHALLOCRATE -T-ERREUR
By Henri KALA-LOBÈ
SOMMAIRE :
LES HOMMES
d´ABORD : O. Stirn §5; G. Larcher §7; M. Magras §8;
T. Mohamed Soilihi §10;
VISAGES de FEMMES
d´OUTRE MER au SÈNAT : A. Billon § 11;
LA CLASSE des
FEMMES : J. Seagoe §12; L. Verge §15; Y. Temauri §
20; A. Dormoy §21; P. Ponama §24; M-F. Thibus §25;
C. Rose §27; J. Prévot-Madère §30; St Pierre-et-Miquelon
§34; M. Royer §36; N. Dindar §42; S. Billot §43;
L.Lurel §47; C. Chung §50; A. Bessières §53; J.
Lamy§54; M. Ahamadi §58; L. Julien-Sérac §62; E. Sable
§68; C. Perdrix §72;
PLAIDOYER pour France
Ô : §75;
LA CAUSE des
FEMMES : C. Neisson-Vernant §78; M-I. Romelle §81; S.
Colliez §87; P. Guyot Tolède; A. Bessières; D. Hassani
§93;
HANDICAP á la Maison de
la NLLE-CALÉDONIE $97;
FEMMES pour le DIRE
FEMMES pour AGIR, §102 : l´Empowerment §106;
J.O. et J.
PARALYMPIQUES §118;
p.s. Anne Marie FARRO
§120.
Veuillez
excuser ce long silence. Cet article était initialement prévu pour le Sacre
du Printemps. La question de savoir si Mars était le mois de la Cause de la
Femme (et moi en émoi), ou si ce n´était que l´A.O.C. mytho du Dieu de la
Guerre, revint.
Make Love not war, s´écrièrent
d´aucuns. Mieux vaut faire vœu de non-violence que de chasteté, entonnèrent d´autres.
Que des bonnes réponses !
§2 Il fallait que je sorte
de mon hibernation abusive d’aggraveur notoire. Il est des matières qui,
même sans passer par le crible de l’actualité, restent toujours actuelles.
§3 On se demandait bien
pourquoi, au vu et au su de tous ces déboires issus de ces guerres si
viles, sans paix civile, causées par l’homo-hégémono-mégalo-macho-myso et
mytho (en plus), on n’accorderait pas plus de crédit -dans les affaires de
notre monde- á la gente féminine. Misogynie et machisme. Du gynécée au
harem : la phallocrate terreur ! Humaine erreur...
Vint
ce surprenant colloque, au Sénat, dont le thème me fit voyager sans
décoller : l´engagement des Femmes en Outre-Mer. Avant les Indépendances
africaines, l´Afrique Francophone était aussi dans l´Outre-Mer, en
République de Douce France, distante et distanciée de la Métropole.
§4 On y parla matriarcat, hors Métropole, bien entendu. La polyandrie fut évoquée;
mais pas la « monoandrie ». « Ce n’est qu’un
début,! Continuons le combat ! ».
C'était
un colloque, conjointement organisé par les délégations sénatoriales aux
Outre-Mer et aux Droits de la Femme. Bien sûr, il fut question de misogynie,
machisme et autres harcèlements harassants. La phallocrate –t-erreur !
C’était
ce même jour, où la Commission Sénatoriale rendait ses conclusions sur
l’affaire Benalla...
LES HOMMES D' ABORD
§5 Permettez-moi de
commencer cette galerie de portraits de femmes, par la remarque d´un homme
(chassez le naturel...), Olivier
Stirn, rare ministre de la Vème République, de de Gaulle á Mitterrand.
À propos d’un déjeuner, à Colombey-les-Deux-Églises, où le Général
(entendez : de Gaulle), lui faisait part de ses inquiétudes sur les risques
d’une guerre nucléaire totale. Ledit risque se réduirait à une guerre nucléaire partielle,
grâce aux femmes. « J´ai rencontré nombre d´hommes, chefs d´état ou de gouvernement. Ils me
demandaient toujours des armes. Mais j´ai aussi rencontré des femmes, chefs
d´état ou de gouvernement ». Il en existe une vingtaine sur les 200 et
quelques nations under the groove de
l´ONU. « Jamais l´une d´entre elles ne m´a demandé des armes »,
génératrices de trop de larmes au Pays bien aimé en guerre. « J´ai compris
pourquoi. C´est
parce que les femmes donnent la vie. La priorité, c´est l´avenir des enfants.
».
§6 Nous sommes dans la
lignée du « Lysistrata » où,
dans l’Antiquité, les Femmes, lassées des guerres incessantes entre Sparte
et Athènes, firent la grève -et non la guerre - du sexe.
§7 Protocole oblige, le président du Sénat, Gérard LARCHER,
offrant l’hospitalité, et non ouvrant les hostilités, ouvrit par une
boutade, sur sa parenté avec les Larcher de la Martinique : « mes cousins,
historiquement… ». Et s´excusa de ne pas autant aller dans les autres
Outre-Mer.
Revenant
sur le sujet du propos de l´ordre du jour, de reconnaître que « le taux de rejet
des demandes de crédit, pour réaliser des projets, chez les femmes est le
double de chez les hommes…Et ce n´est pas un problème conjoncturel, mais
structurel ». Et
ce malgré un pourcentage de réussite au bac supérieur pour l´ombre de ces
jeunes filles en fleur et en flammes, sur ces jeunes mâles apprentis faunes
en fureur et en chaleur. Il citait-lá une étude de la Fondation
Entreprendre et Actions, réalisée en 2017.
§8 Dans son discours
introductif, Michel MAGRAS,
président de la Délégation Sénatoriale à l’Outre-Mer, constate la
généralisation du matriarcat en Outre-mer. (Mais qu’attend donc la
Métropole !?).
Cependant,
« si la femme exerce l’autorité dans la sphère domestique, la sphère
privée, il n’en va pas de même sur la sphère publique ».
De parler de Matrilinéarité et Matrifocalité.
La
famille vit le plus souvent chez la femme, qui détient
l´héritage á léguer.
De la comparer au potomitan, le poteau central
dans un temple vaudou, expression « qui est passée dans le langage courant,
dans toutes les Antilles ».
N’est-ce pas un peu différent de
la fonction affligeante, infligée aux femmes, avec le gynécée, dans la
Grèce -et non guerre - antique ?
§9 De poursuivre, « Mais
les temps changent ». Surtout « avec le développement de la mono parenté,
particulièrement prégnante. Monoparentalité de 25% en Métropole, dont 85%
de femmes, ce pourcentage double quasiment en Outre-Mer (de 38 á 52%),
selon l´INED. ». Sans oublier le chômage... Pour reconnaître plus
d’ambition aux femmes, ainsi qu’un manque flagrant de statistiques !
§10 Thani MOHAMED SOILIHI, Comores, vice-président du Sénat,
revient sur l´histoire contemporaine des Comores. De rappeler « les Chatouilleuses », fin 60´-début 70´,
qui, « pour endiguer la spoliation foncière et politique », firent montre
d´ingéniosité. Ces Mahoraises, simplement avec des chatouilles,
(certainement fort appropriées), réussiront « á rejeter á la mer les
gouvernants comoriens indésirables et retenir sur l´ile les notables
mahorais », viables et fiables.
VISAGES DE FEMMES
d´OUTREMER au SÉNAT
§11 Annick BILLON, présidente de la délégation Sénatoriale à la
Femme, rappelle que la
journée du 8 Mars 2019 était dédiée aux femmes de l’Outre-Mer. Il y a deux
ans, la délégation Sénatoriale aux Droits de la Femme avait organisé une
rencontre avec les femmes agricultrices, dont les retraites sont bien
inférieures à celles des agriculteurs. Elle s’excusa de ne pas avoir convié
les agricultrices ultramarines, à ces agapes.
D’insister
sur le manque de statistiques genrées -qui se rapporte au genre- le pourcentage de femmes diplômées étant
supérieur á celui des hommes.
LA CLASSE DES FEMMES
§12 Jennifer SEAGOE, première femme élue, en décembre 2014,
présidente de la CCI, Nouvelle Calédonie.
« Il
y a 30 ans, cela (cette conférence) n´aura pas été possible. ». De parler des faits. Les femmes
sont plus diplômées que les hommes, mais elles ne tiennent pas les rennes.
Même si la maire de Nouméa est une femme, et que les 3 chambres consulaires
ont pour présidentes trois femmes élues.
§13 Plus diplômées que les
hommes, cela donna naissance, en 2005, au projet « 100 femmes leaders ». D’observer que « 70% des employées des CCI sont des femmes, plus par
sélection sur des critères de compétence et d´adaptabilité, que par rapport á des
critères de parité ou par respect pour ladite parité ».
§14 Le programme Cadres Avenir fera passer le pourcentage des femmes cadres
supérieures, de 20%, en 1989, á 57%, en 2018.
En
2017, le parcours créa-jeunes connût une participation exclusive, á 100% de
jeunes femmes.
Mars 2017, lors du colloque
Éducation á Egalité á l’École, les 3 E, Hélène Eikéwé disait aux jeunes, «
Allez plus loin, dépassez le récif calédonien. ». Et aux filles, «
Osez prendre les places des hommes ».
« Il y a un café, á
Melbourne, qui demande 18% de plus aux hommes », sur l´addition, « car il
existe une différence de salaire de 18% en la défaveur des femmes »,
dira-t-elle, en conclusion de son propos.
§15 Lauriane VERGE est présidente de la Chambre de Commerce, Industrie
Mines et Artisanat, de Wallis et Futuna, et sa vaste ZEE, zone économique exclusive, en Droit International Public, il s´agit de l´espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains, en matière d'exploration et d'usage des ressources, pour seulement 12 000 habitants, population en baisse constante.
Le Conseil
Constitutionnel voit siéger, en son sérail, les trois rois traditionnels.
On y parle trois langues officielles, et, le régime foncier coutumier prône
l´indivision de la terre.
§16 Mais il en va d´un
autre son de cloche, qu´en Nouvelle-Calédonie. Les inégalités salariales et
autres, entre les hommes et les femmes, y sont plus criardes et flagrantes.
Il n´y a pas de femmes sénatrice, député ou même simplement élue.
§17 Jamais colonisée,
l´ile sera rattachée á la France, par référendum, en 1959.
§18 La gentrification (de l´anglais gentry,
« petite noblesse »), ou embourgeoisement, boboïsation (de bobo); phénomène urbain par lequel des personnes plus aisées s'approprient un espace
initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés,
transformant du coup le quartier...
§19 La gentrification
retarde l´épanouissement des femmes. Elles doivent rester au centre ville,
pour l´éducation des enfants. Du coup, elles ne peuvent plus travailler
aussi bien la terre qu’auparavant.
§20 Yvette TEMAURI, est
présidente de la Chambre d'Agriculture et de la pêche lagunaire, en
Polynésie française. 48% de la population sont des femmes, pour 45% des
salariés. La gentrification y est plus que
jamais d’actualité. L’urbanisation a éloigné les femmes des terres qu’elles
cultivaient.
Malgré les problèmes de titres fonciers et de financement, « il y a une
véritable politique de motivation pour les femmes… Elles sont valorisées
dans le secteur primaire », pour concilier éducation des enfants et le fait
de pouvoir cultiver la terre.
§21 Angèle DORMOY, est présidente de la Chambre Consulaire
Interprofessionnelle de Saint Martin. Île bilingue sous matriarcat, 40% des entreprises y sont
gérées par des femmes. Après le passage du cyclone Irma, la place des femmes devint prépondérante, eu
égard au nombre de personnes qui fuirent les lieux. Il fallut les encadrer.
Les femmes, pas les fugitifs. Beaucoup de femmes firent des formations, à
telle enseigne que le pourcentage
de femmes en entreprise, à St Martin, est supérieur à la moyenne nationale,
Métropole hexagonale comprise.
§22 Et, résilience oblige,
« Saint MARTIN smilles again
». Les femmes sont un vecteur de dynamisme. Pour reconstruire, il fallut «
Agir, plutôt que regarder. ». De continuer, « sur mon île en convalescence
», dont le nom Arawak, whalichi,
veut dire terre
des femmes, « le management au féminin est un atout ».
§23 Il faut transcender
les clichés réducteurs et dévalorisants, freins à la réussite des activités
féminines. Comme : éviter la «
peur d’être perçue comme une femme « djok », castratrice, célibataire
qui émascule son
compagnon ! Peur d’être seule... la réussite sociale et sociétale, chez
nous, tient à un mariage, à une vie à deux». De conclure, « Nous ne réussirons à transformer les mentalités que par
deux moyens... l’éducation et la responsabilisation. ».
§24 Pascaline PONAMA, consultante en ingénierie de projets de
l´ESS (économie sociale et solidaire), La Réunion. Reconnaissant « les mêmes problématiques », « le
matriarcat en moins. », nous « parle de la filière de la fibre végétale... ramassée
par les hommes... et tressée par les femmes. ». Ladite filière pesait 2 M€
de C.A./an.
Vint le plastique : « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées... » ! «
Actuellement, la filière fibre bénéficie des contrats aidés, pour attirer les
jeunes. On ne pouvait pas laisser ce modèle d’artisanat mourir... Il
fallait le repenser... faire des formations valorisantes, qui n’existaient
pas avant. ». Il fallait valoriser cette activité, en lui donnant une
compétence par le diplôme. « Nous n´avions pas de formation en vannerie,
chez nous, alors qu´il y avait une vannerie traditionnelle ». D'émettre le
souhait de pouvoir bénéficier des Droits á l´expérimentation. ». Et de passer de
fédération à coopérative.
§25 Marie-France THIBUS, présidente de la Confédération des Petites et Moyennes
Entreprises, Guadeloupe. « J´ai la satisfaction de constater que notre
sphère économique a beaucoup changé. Fini le temps où
les femmes devaient cravacher 3 fois plus pour réussir. J´ai moi-même eu,
dans ma longue vie
professionnelle (40 ans), á faire á la gente masculine, que j´ai dû
dompter… pour faire admettre que ma place était méritée ».
§26 Puis, chiffres à
l’appui : « on voit bien que le fromage s´élargit ». De mettre en exergue
le problème des micros entreprises, « qui ne sont pas aidées ». De louer
les capacités des femmes á fédérer, avec créativité, la famille autour de
leurs activités, qui font plus appel aux moyens innovants.
"
Les femmes sont entrain de rattraper les hommes, en matière de création
d'entreprise ...", "Mais on peine dans le domaine de
l'industrie.".
§27 Céline ROSE, -jeune- première femme présidente de la CPME de la
Martinique, depuis 3 ans. « Je ne me positionnais pas en tant que femme, au début...
».
§28 Sur les trois grandes
formations patronales de l’île, deux ont des femmes à leur tête, la CPME et
l'UDI, mais pas le MEDEF, pour laquelle
"il y a encore du travail à faire", reconnait-elle. " Un
gros travail",
surenchérit une autre conférencière.
§29 De parler de la
présence active des bissness mam, groupe
d’associations des mères chefs d’entreprises. «
Nous prenons de plus en plus de places, non pas pour
remplacer les hommes... ». Elle est mère de deux filles.
Et
bien sûr « qu’on est des modèles, en toute humilité. », conclut-elle.
§30 Joëlle PREVOT-MADERE, présidente de la CPME de Guyane, depuis
2006. En 2007, le préfet décrète une hausse du carburant de 30%. S’agissant de prix administrés,
elle décide de faire des recherches. « Ce qui nous est proposé, ce n’est pas juste, ce n’est pas
légale », et « comporte des inégalités «. On lui dit de laisser
l’affaire-là, et qu’il n’y a rien à faire contre les pétroliers (qui plus
est). ». Au final, « c’est une association de femmes guyanaises qui se
rapproche de moi, » et comprend le problème des Prix administrés, c’est à
dire contrôlés par l’état.
§31 Avec une délégation
d’élus ultramarins, en 2008, elle se retrouve à faire la tournée des
ministères métropolitains. « On ne nous écoute pas,
on ne nous entend pas. ».
C’est au retour de cette vaine et inutile tournée hexagonale, distante et
distanciée, que des associations de femmes guyanaises décident
d’investir les ronds-points, en Guyane, pour pétition contre cette hausse
saugrenue. Plus de 10 000 signatures seront recueillies. C’était en
Novembre 2008. Ten Years After,
la Métropole distanciée allait reprendre cette méthode pacifique d’action,
avec une prédilection particulière pour cette célèbre avenue entre les
ronds-points des places de l’Étoile et de la Concorde...
§32 Les associations de
femmes guyanaises étaient de la partie, le panier de la ménagère étant plus
que menacé par cette hausse subite et incongrue. Dans le bras de fer
qui s'ensuivit, avec Bercy, Alain de Margerie (feu PDG de Total,
bizarrement
décédé dans un accident d'avion -enfin son avion-, en Russie), abonda dans
son sens. C’était aller à l´encontre du ministre des Finances de l'époque,
qui, vociférant -pour ne pas dire plus - sur elle au téléphone, elle lui
rendit la réplique -et non la république - sur le même ton. Il lui dit «
mais, vous me criez dessus ! ». « Vous aussi. », répliqua-t-elle. « Ouai,
elle a raison ! », ponctuera de Margerie. D’autant plus que le carburant, vendu en Guyane, provenait de la zone Caraïbe et était
transporté par Total...
§33 Incohérence de la
Métropole, distanciée de l’Outre-Mer. Il en fut de même pour l’envoi des
moyens logistiques, après le passage d’Irma, lesdits moyens venant de la
Métropole...
§34 Il y eut aussi cette
intervention des filles des îles
Saint-Pierre et Miquelon, îlots de pêcheurs en pleine mutation
verte, bio, bleue et écotourisme. On est loin des ambiances frelatées des bouges des Al Capone et autres
bootleggers, qui
y entreposaient, à l’époque, leurs gnôle et tord-boyaux sans patron
qui s´appelait Bruno, en pleine Prohibition, ce territoire français
n'étant pas sous juridiction américaine.
§35 Je veux parler de la
désinvolture avec laquelle ces filles-là traitèrent, Tartares, cet
événement sénatorial. Elles se contentèrent d'envoyer un clip vidéo narrant
leurs activités professionnelles. D'aucuns de se souvenir d'une telle,
pareille, semblable et similaire désinvolture d'une ministre de
l'Outre-Mer, qu'on était supposé attendre, toujours à une conférence de la
Délégation Sénatoriale à l'Outre-Mer. Au dernier moment, elle apparut à
l’écran, dans un clip de soutien depuis Nouméa, en
mode bons baisers de Nouvelle Calédonie. La bonne nouvelle !
§36 Mariana ROYER, Guyane, photochimiste, est adepte des produits naturels et « amoureuse de la forêt
et de toutes les richesses naturelles que nous offre la Terre, ». Elle
débarque au Canada, après sa thèse sur la
forêt et les bois amazoniens. De parler de « ce fabuleux pouvoir magique qu’on les Arbres,
qui contiennent des molécules qui sont faites pour nous. ». Tout est utile
dans l’arbre, du bois à l’écorce. D’où son fort potentiel chimique et
biologique. Mais, « On ne s’intéresse aux bois que pour le matériau, que
pour le papier. Et quand on a fini de l’exploiter, on le jette. ».
§37 "C'était la crise
du papier, aux Etats-Unis.". Elle toucha le Canada, grand fournisseur
des USA. Des centaines de millions de tonne de bois sont produits en
biomasse... "Au départ, on ne savait pas quoi
en faire ; on les enterrait.". Non transformable en énergie nouvelle, le
Canada étant « suffisamment pourvu en énergie hydraulique ".
§38 Ce n'est qu'en 2010,
que le gouvernement canadien a dit stop et a commencé à se demander,
"que peut-on faire avec les résidus du bois ?". C'est considéré comme résidu par l'industrie
forestière, “alors que c'est une vraie mine verte, pour la transformation de tout ce bois laissé
pour compte ", c'est-à-dire les écorces (d'arbre). Le brûler pour en
faire de l'énergie ? Trop polluant !
§39 En termes de chimie,
l'écorce, c’est la partie la plus riche du bois. Parce que " l'écorce, c'est
la peau de l'arbre. Elle le protège des agressions extérieures.". D'où l'idée
d'extraire ses molécules et de commencer à les utiliser dans l'industrie
cosmétique, "demanderesse de nouvelles énergies vertes, avant
d'étendre le procédé à d'autres marchés.".
§40 L'innovation est
double, en termes d'économie circulaire. Sa société a été rachetée par une
grosse firme américaine.
"J'ai été doublement
confrontée aux hommes, en forêt " (milieu masculin au possible), » et en
cosmétique, qui est paradoxalement " un milieu" machiste
misogyne ", contrôlé par les hommes". Ils avaient même peur des
mots molécules et cosmétiques... La Phallocrate -T-Erreur !
§41 Ensuite, il fallut
transformer l'écorce, après l'avoir calibrée. "En France, on a 30 ans
d'avance, sur le Canada, en matière d'extraction végétale.". De parler
de forêt boréale. "Les cosmétiques n'étaient pas habitués à ce
matériau, qui était considéré, à la base, comme un déchet... Il a fallu convaincre,
il a fallu militer. Il a fallu raconter l'histoire des Arbres.". Après
« le Retour du Roi », le
retour des Ents, dont la dernière marche fut salvatrice pour ledit retour
et la lutte finale contre Sauron.
"Et
finalement, c'est avec les Arbres que j'ai touché le cœur des gens... et
c'est comme ça que j’ai eu l’Award,
l'année dernière, à la Global
Cosmetic Industry.".
§42 Nassima DINDAR, sénatrice, La Réunion :"Que nous soyons,
nous les femmes, audacieuses, innovatrices, ce n'est pas très nouveau. ...
C'est un romancier français, Alphonse Karr, qui rappelait,", il y a
bien des décennies, " que la femme, dans ce
petit paradis terrestre, avait mordu le fruit de la connaissance 10 minutes
avant l'homme. Et
depuis, elle avait toujours 10 minutes d'avance".
§43 Shirley BILLOT, est présidente fondatrice de KADALYS,
Martinique, première
marque de cosmétique aux actifs brevetés à la banane.
C’est
au cours de la grève, en Martinique, en 2009, qu’elle commença à concevoir
son projet. Elle milite pour une beauté cosmopolite et inclusive. « La beauté efficace
réconcilie la nature, la science, l’innovation et la pharmacopée
traditionnelle. ».
Elle saura tirer parti des vertus antiques et bienveillantes de la banane. Sa marque est la seule au
monde à en extraire de l'huile, "encore plus antioxydant" que toutes les autres huiles
sur le marché.
§44 Économie circulaire et
recyclage par utilisation de la chimie verte, tel pourrait être son credo,
pour une économie de participation. "100% des
bananiers de la Martinique " sont entrés dans le capital de sa
société. Ses
produits sont distribués en Corée du Sud et au Japon, en attendant la Chine
et les USA. Elle a commencé à vendre à l’international,
nul n’étant prophète dans son pays. Un peu comme le Mime Marceau, mondialement connu, avant que la France (entendez
la Métropole) ne daigne lui rendre l’hommage qui lui était dû. Elle
voudrait établir une vraie liaison avec la Métropole, qui n’a pas les égards
de Chimène envers l’Outre-Mer. Sa société est désormais incubée par la première
marque de cosmétiques française et mondiale.
§45 Elle se bat contre les
stéréotypes sur la peau. Ainsi cette Caucasienne qui lui fît cette remarque
: " Je ne peux pas mettre vos crèmes!". " Pourquoi ? ".
" Parce que c´est pour les peaux créoles et je suis
blanche.".
Diplômée
en finances internationales, elle crée sa boîte en étant au chômage.
" Il y avait une opportunité de
pouvoir recycler la banane, dont 40 000 tonnes sont rejetées chaque
année".
§46 Répondant à une
question sur les pesticides, elle explicite, à propos du chlordécone, " ce qu’il y a
dans la terre, il faut oublier. Ce produit a été utilisé pour la culture de la pomme de terre.
Mais qu'aujourd'hui, en France, personne ne se pose la question (de savoir) ce qu'il y a
dans la pomme de terre... On ne passe que des images de nos îles, quand on
parle de pesticides, qui restent des centaines d'années dans le sol... Non
pas pour minimiser, je veux dire, c'est pire qu'on ne le pense. Or, il n'y
a pas que l'Outre-Mer qui est concernée, ni seulement la banane.".
§47 Ludmilla LUREL, punch MABY, Guadeloupe, jeune maman, Architecte
de formation. ("J’ai toujours voulu être architecte, depuis toute
petite ").
En
2003, sa mère décide de faire commercialiser du punch traditionnel local
haut de gamme. " On offre toujours du vin,
des liqueurs ou du champagne. Et pourquoi pas du punch", se dit-elle. 3 000
bouteilles seront vendues, en 2005.
§48 De retour au Pays
natal bien aimé, L.L. commence á travailler dans une agence locale
d´architecture. Mais suite á trop de
harcèlements, machisme et une agression physique, elle laisse ce travail.
Elle se met á son compte : c´est encore plus chaud. Puis, elle s´installe avec une autre
collègue, pour finalement retourner dans le giron maternel. De 3 000
bouteilles, au début, á 10 000 bouteilles, en 2007, Maby est passé á
30 000 bouteilles, en 2018.
§49 " Nous avons été
les premiers á utiliser
le procédé dit de cristallisation (ou macération des fruits du punch), avec
un bouchon en liège
". " Les grandes marques ont suivi.". Ainsi que les
problèmes de distribution et de double taxation, le punch étant taxé le
double du rhum.
C`est un produit de luxe, haut
de gamme, présenté par des femmes autodidactes. " Mais il n´y a pas
autant de machisme qu´en architecture, " conclut-elle.
§50 Christine CHUNG, Guyane, absente, suite á l´annulation d’un vol
d´Air Caraïbe. Née á Saint-Laurent du Maroni (où 1 500 enfants, de moins de
8 ans, ne sont toujours pas scolarisés, á l´heure où nous écrivons), elle
est d´origine asiatique. Haut cadre, dans un Big Five, elle a pour projet dans son carnet de route pour
retour au Pays natal bien aimé, la téléphonie. Connecter les ethnies
de l´intérieur de la Guyane. Avec des abonnements en créole même ! Tous
de se moquer d’elle, en Métropole. Personne ne crut en elle ! Ni à Bercy, ni au Quai
d’Orsay, et peu de subventions de l’UE. D’aller voir OÏ, opérateur
brésilien (qui
pèse plus de 10 Mrds€, pour 35 millions d’abonnés), pour connecter Guyane,
Surinam et Brésil. Son projet aboutira. Ainsi naquit GUYACOM.
§51 Mais son entreprise
sera fragilisée, lors des dernières élections présidentielles 2018. «On» ne
lui renouvela pas sa
délégation de service public, ayant refusé d’arroser les plates-bandes
assoiffées des jardins de certains partis - buveurs actifs addicts aux
pots-de-vin - des candidats en lice à la course à l’Élysée. Ladite délégation fut
accordée à une autre société, filiale du CNES, spécialisée dans le Wifi, en
haute mer. Cependant, « On » continue à faire appel à sa société, son
projet connectant des personnes sur la terre ferme, la société spécialisée
en Wifi -en haute mer- n’étant pas à la hauteur, sur terre ferme.
§52 Son discours fut lu
par la modératrice, Francette Florimond, qui s’excusa d´exposer, devant les
ministres présents, le triste sort et le sinistre traitement réservés
à Christine Cheung. Sa
société s´est ainsi « peau-de-chagrinée », passant d´une
cinquantaine d´employés, á une petite quinzaine…
§53 Aline BESSIERES, présidente du Tahiti Women's Forum, Polynésie française, où il n’y y’a pas de système d’assurance chômage, « la
personne qui est sans emploi ne bénéficie d’aucune aide et n’a pas de
revenus. ». Il y’a 5 archipels, et une centaine d’iles,
majoritairement inhabitées, « mais Tahiti est sursaturée, par rapport aux
autres. ».
§54 Juliette LAMY, première, seule et unique fromagère, en
Polynésie française. C’est
une NIMA, Non Issue du Milieu Agricole ou néo-paysanne. Elle était
responsable commerciale, dans une société de commerce équitable, à
sillonner les
routes du Nord de la France. Elle décide de changer de métier et d’horizon,
pour changer sa vie. Suite à une Évaluation en Milieu du Travail (EMT),
elle fait une formation, à Aurillac, en Auvergne, comme fromagère.
Pourquoi Tahiti ? " C’est là que se trouve l’homme que j’aime !
".
§55 " Fraîchement
débarquée, pour moi, il était impensable d’accéder au foncier pour
s’installer en production laitière. J’ai donc commencé à l’envers. J’ai
d’abord acheté du lait ". Ce qui était possible, " pour faire du
fromage, et, un jour, monter ma propre fromagerie… Dans une île où la Vahiné incarne l’image de Tahiti,
être une femme n’est pas toujours une contrainte ".
Ce ne
sont pas les Révoltés du Bounty
qui contrediront.
§56 " Un mois après
mon arrivée, je rencontrais un maître fromager ". Deuxième d’un
concours, elle obtient une aide du Pôle Emploi local, consistant en un
loyer commercial à prix modéré, à durée limitée. " Je ne m’attendais
pas à ça ! ". Vinrent les problèmes :
l’approvisionnement en lait. " À Tahiti, il n’existe qu’une seule et unique ferme, qui ne
vend qu’à une seule et unique laiterie... ". Le réseau est fermé.
" Comment convaincre la ferme de me vendre du lait, sans aller à la
laiterie ? ". Ce fut un vrai concours de patience, jusqu’à ce qu’on se
rende compte,
" que je ne partirai pas en France et que ce n’était pas un simple
hobby de femme désœuvrée. ". Ainsi fut créée la première unité de production
laitière bio, en Polynésie française, dans la lignée de l’agriculture
traditionnelle, sans engrais chimique.
§57 Mais c’est le parcours
du combattant pour les aides, comme à Mayotte. Heureusement, la Chambre
d’Agriculture l´a prise sous sa houlette. L’espoir renaît.
§58 Maymounati AHAMADI, Mayotte, nous parle de Mayotte la
féministe féminine. " Mayotte est une société matriarcale, on ne
le répète jamais assez ". 54% des auto-entrepreneurs sont des femmes.
7 demandes de financement, sur 10, sont le fait de Femmes. Cependant, ce
matriarcat ne s’exprime que sur le plan culturel et dans le secteur des
services. " Les femmes ne sont pas dans les secteurs clés et
productifs ", comme l’industrie.
§59 D’où la création du
salon de l’entrepreneuriat au féminin, en 2017. Il y eut 300 visiteurs, 70%
de femmes. " Propulser nos paroles,
pour qu’on change la donne! ", diront-elles.
§60 Le salon de 2018
comptera 200 participants, en ateliers, conférences et débats. Les banques
furent invitées. 600 partenaires étaient présents, dont 120 femmes
entrepreneuses. " Les Femmes qui
entreprennent ont généralement le niveau bac+2. ". À Mayotte, 60%
de la population a moins de 20 ans.
§61 " On n’avait pas confiance
en nous, parce que nous n’avions pas confiance en nous, d’abord... On n’a plus à prouver
que nous sommes dynamiques. Faites-nous confiance. ", conclût-elle.
§62 Louisette JULIEN-SÉRAC prend la parole : " j’étais
comptable, mais je voulais rester près de la nature. ". Agricultrice et
sportive, elle a participé à la création de 17 clubs de sport, en
Guadeloupe et à Marie-Galante, où la
population est passée de 30 000 à 11 000 habitants.
§63 " Il faut tout faire pour inverser la
tendance ",
dit-elle au maire de Marie-Galante. " Mais le problème pour les jeune
locaux ", qui ne veulent pas dire "adieux foulards \adieux
madras" et laisser le Pays bien aimé, " c’est justement comment
faire pour accéder à la propriété ". Elle fait projeter, à l’appui de
son propos, un court-métrage burlesque, pour
situation foncière ubuesque.
§64 Ces problèmes de titres fonciers concernent, en premier
lieu, les terres inexploitées que voudraient bien
cultiver les jeunes, sans être marron, c’est-à-dire sans les
occuper " au noir ". Exploiter une terre au noir (sans titre foncier),
c’est " faire marron ".
§65 " C’est par la sueur de votre front
que vous allez réussir dans cette vie ", leur assène-t-elle. " Après ce film, des
particuliers m’ont appelé pour mettre des terres à la disposition des
jeunes.
Alors moi j’ai dit de ne pas installer les jeunes pour dire on les
installe. On va les former et leur trouver des parrains et des marraines, pour les accompagner dans leur
installation.
".
§66 Sans oublier qu’"
avec ou sans, " (les moyens), " il faut avoir envie de faire ce
que vous avez envie de faire. ". Elle a un projet de ferme pilote en cours, " en insertion,
même comme les contrats aidés ne
sont pas faits en priorité pour nous.". " La jeunesse c’est bien d’en
parler,", mais, " il faut passer par l’action. ".
§67 De finir sur un "
Force pour toutes les femmes du monde et toutes celles que j’ai
rencontrées", qui aurait bien mérité une standing O´.
§68 Emmanuelle SABLE, Île de La Réunion, présidente du Comptoir
Mélissa. " Je suis arrivée là, pour suivre mon conjoint, il y’a 25
ans. ", elle était en Métropole, " qui voulait reprendre
l’exploitation familiale. ". On y fait des fleurs tropicales et des
fruits. Ladite ferme - à fleurs et à fruits - " était le jardin
d’Acclimatation de beaucoup de fruits qui sont arrivés à la Réunion. Il faut savoir
qu’aucun fruit n’est originaire de cette île, en fait. ",
précise-t-elle. " Sur cette île, je me suis très vite aperçue que, quand on voulait une
activité, il fallait la créer… Il y’a pas mal de chômage. ".
§69 Elle décide de faire
des fleurs tropicales, " pas du tout endémiques de la Réunion,
elles n’étaient pas représentées dans la filière horticole
traditionnelle.". Tropisme
des Tropiques jouant, " á la Réunion, on préfère toujours un petit peu
(plus) ce qui vient de l’extérieur. Ça fait plus chic, que ce qui vient de chez nous.
C’est un peu dommage, mais c’est comme ça. ".
§70 " En tant
que Femmes, on n’a que peu de réponses des banques... Je n’avais pas de
financement. Il a fallu que je parte sur des choses qui ne demandaient pas
beaucoup d’investissement. ". D’où la transformation des fruits et
fleurs, du jardin d’Acclimatation, en confiture. Avec d’autres et
nombreux collègues, de créer la Confrérie des Confituriers de la Réunion", dont les
doléances n’ont jamais ou toujours pas eu de financement". Ladite
confrérie prône une économie solidaire,
"qui malheureusement ne rentre dans aucune case" administrative.
§71 "Depuis un an,
tous les interlocuteurs que nous avons rencontrés nous ont tous dits : vous avez un projet absolument magnifique, avec beaucoup
d’ambitions, en outre. Si vous arrivez à le faire, revenez nous voir, pour nous expliquer comment vous avez
fait. ".
§72 Claire PERDRIX,
réalisatrice, a
tourné "les Combattantes", série de documentaires sur les femmes
de Mayotte, pour France Ô.
Telle
Corinne, agricultrice. Elle a 20 ans, quand son père fait un AVC. Fille
unique, elle se retrouve à la tête de son exploitation. Au début, ses
employés étaient un peu dubitatifs. Aujourd’hui, elle est à la tête du plus
grand cheptel de l’île. Elle vit avec ses deux fils, James et Nolan et son
mari, qui font l’abattage des bêtes,
activité interdite aux femmes par la religion, sur l’île.
§73 Elle est l’une des
toutes premières personnes à avoir fait du
lait, vendu 4€ le litre. Ses meilleures vaches ont un rendement de 15/17
litres par traite. Elle
est devenue un modèle de référence. " L’avenir
de l’agriculture, c’est les Femmes. Parce qu’elles ont plus d’ambitions....
et ont une famille à nourrir. C’est la base de l’agriculture. ".
§74 Mais parfois ça se
passe mal, comme pour Samantia, mère célibataire, non aidée, qui vit seule sur son exploitation et qui
fut volée ( heureusement pas violée), agressée sur ses terres.
Il
y’a aussi cette basketteuse, au look différent, venue coachée les hommes! Et celle-ci, qui a fui Madagascar.
"
Clairement, elles sont plus ambitieuses que les hommes... Le
travail de la terre, méprisé, est primordial. ", tout comme l’enjeu
alimentaire, confer à la démographie où, rappelons-le, 60% de la
population à moins de 20 ans.
PLAIDOYER POUR FRANCE Ô
(PRÉLUDE)
§75 " France Ô est une
chaîne qui a toujours fait preuve d’audace. ".
Ce
documentaire fut diffusé sur France Ô, -le 28 Février dernier- " qui
nous aide beaucoup. Vous comprenez mon amertume á l’annonce de la
fermeture de France Ô. ", ajoute Claire Perdrix.
§76 " Déjà que
nous ne sommes que très peu visible, ", surenchérit la modératrice. Qui
explicite, " On
peut avoir de l’amertume, quant à la disparition de France Ô... Nous ne
sommes pas si visibles que
ça... Ce n’est pas seulement la présence d’une speakerine... c’est
l’ensemble de nos diversités qui ne sont plus représentées. ".
§77 D’où le contre-projet de la
Délégation Sénatoriale à l’Outre Mer, après avoir recueilli plus de 6 000 témoignages
de soutien sur son site web. Une louable initiative, pour que
FRANCE Ô vive, est en cours. « I
will survive ».
LA CAUSE DES FEMMES
§78 Claudine NEISSON-VERNANT
est docteur en biologie médicale, en Métropole, quand elle reprend la
distillerie familiale, en 1995, avec son fils, comme le voulait son défunt
père. Son mari est professeur de médecine et sa fille artiste.
§79 NEISSON, c’est le premier rhum blanc AOC de la Martinique, sans parler et compter
maintes et maintes autres distinctions et récompenses. Elle fut capitaine
d’industrie. Sa distillerie
est la seule labellisée et classée entreprise du patrimoine vivant, EPV, en Outre Mer. Elle
est la plus petite de la Martinique, et l’une des deux seules distilleries
familiales indépendantes encore existantes.
§80 NEISSON, c’est 3% de
la production de l’île, pour le seul rhum
(blanc) AOC et bio, au monde. Mais le 100% bio nécessite un investissement
lourd. Et
la canne à sucre et le rhum ne font pas partie des secteurs aidés.
Cependant, "
rien n’est impossible ", dit-elle, " Il faut vivre ses rêves.
". Et " Le fait d’être une femme ne doit en rien limiter nos
ambitions. ", conclut-elle.
Dans
le clip de présentation, on y voit que distillerie et agri tourisme font
bon ménage.
§81 Marie-Ines ROMELLE, Guadeloupe, PDG des champagnes Marie
Césaire. "
Je viens de l’une des villes les plus pauvres de France", Grigny.
§82 " Marie, c’est le
prénom de ma mère, Césaire celui de mon père. Je n’ai rien à avoir avec la
famille Césaire ! Et ce n’est pas un coup de marketing. Ce n’est pas seulement une marque de
champagne ". Ses différentes bouteilles portent toutes les
prénoms de ses sœurs et frères. Elle a créé une société de négoce, mais n’est pas habilitée à être manipulante en champagne
:
§83 " Je ne peux pas
toucher au jus de champagne. ". Elle a un maître-chais pour cela.
" J’ai fait le choix que mon champagne soit élaboré avec du sucre de
canne", alliant ainsi viticulture et agriculture. Son
dossier mit plus de 4 mois, avant que sa marque ne soit validée, "
alors qu’il ne faut que deux semaines pour les gens du crû. ".
§84 Qu’à cela ne tienne.
"Ma
fierté, c’est de me dire que dans des banlieues, je puisse être un modèle
et que des jeunes prennent le courage d’oser. ". Et c’est ainsi qu’on passe de 300
à 10 000 bouteilles par an ! Quant au racisme et à la misogynie
ambiante, " si un homme est victime du racisme, combien de fois
une femme, dans la même situation ! ".
Confer à la double peine : être
femme et noire, femme et handicapée.
§85 " Je ne me lève
pas, tous les matins, en me disant ce n’est pas possible ! Je ne vais
pas y arriver, parce que je suis Noire. ". Cf "Somethig is holding me back / Is
it.because Î m Black".
"
Tout au contraire, je me dis que j’ai de la chance. ". Il fallut
résoudre des soucis de distribution, primordiaux en la matière. Il existe
des marques qui contrôlent le système. " Mais je vais le
contourner...Si vous y croyez vraiment, rien ne peut vous arriver.
".
§86 Mais vous passez par de ces états d’âme et étapes
déprimantes, pour être déterminantes !
§87 Ça positive vibrations un max. Ainsi Sylvie COLLIEZ, DG Nature +. " Aujourd’hui, tout est
possible. Tout peut se faire quand on a de la volonté. ".
Aînée
de six enfants, tous abandonnés à la DASS, par les deux parents, elle vient du
Nord-Pas de Calais. Professeur de gymnastique, elle obtient un poste en
Nouvelle Calédonie, "l’opportunité pour moi d’évoluer, un tremplin
monumental ! ".
§88 Elle exerça 18 années,
avant d’être malade. Elle travaille ensuite dans un cabinet de gestion du
patrimoine. Mais son état de santé ne cesse de se détériorer. Après bien des atermoiements, elle décide de se tourner
vers les traitements alternatifs naturels. À savoir, la médecine traditionnelle
Kanak, dont la fleur d’hibiscus, cultivée avec les femmes Kanak, qu’elle
exploite dans sa structure. " Si le Bon Dieu les a mises sur Terre,
c’est pour les utiliser. ".
§89 Les Problème de financement avec les banques furent
surmontés grâce à une aide de l’ADIE. Ses produits cosmétiques, à base d’hibiscus, génèrent
désormais un CA de 177 millions de francs Pacifique, avec une centaine de
points de vente, dans toute la Nouvelle Calédonie.
§90 GIRL from ST-BARTH, Pati GUYOT TOLÈDE. Arrivée avec ses
pinceaux et aquarelles, en 1987, après un tour du
monde, elle se lance dans la confection de vêtements hyper cool. Et "
c’est devenu une entreprise internationale. Je peignais sur
des t-shirts. ". Ce qui en faisait des modèles uniques. De l’art à
porter sur soi, en vêtement! New York tombe sous le charme. Tout baigne ! Le coton vient
de Haïti. Tout baigne !
§91 Ainsi naîtra ce qu’il
est convenu d’appeler « le noir de St-Barth », suivi, en 1989, du logo St- Barth French West Indies, marque
éco- responsable.
§92 Aline BESSIÈRES, Tahiti Polynésie française et le Woman’s Forum. 45% des EURL et des auto-entrepreneurs sont le fait de
femmes. Par contre, il n’existe pas d’assurance chômage. Les femmes n’étaient pas connectées
entre elles. D’où l’idée de cette association, crée en 2017, qui reçoit des
subventions de l’AFD.
§93 Djémilah HASSANI, responsable à la Chambre régionale de
l’Économie Sociale et Solidaire, Mayotte. Elle revient sur les hauts faits
des " Chatouilleuses
".
"Je pense à nos
aïeules",
commence-t-elle. Partisane
de la gouvernance féminisée, elle prône une économie primaire adaptée aux besoins humains.
Les Comores disposent de traditions durables. Ce qui en facilite la
complémentarité avec la modernité métropolitaine. Voir si ce ne serait pas
plutôt à cette dernière de se " tropicaliser ", en quelque sorte.
§94 En quoi les Mahoraises
pourraient-elles répondre aux enjeux d´une gouvernance féminisée ? La filiation et
l´héritage se font par la mère. Il existe un –le seul ?- laboratoire
ESS de l´Océan Indien, á Mayotte, où l’on percevrait presque les racines de
l´ESS.
§95 Parlant d´une économie sociale mahoraise, adaptée á/et tournée
vers l´humain, " ne serait-ce pas un ancêtre de l´innovation sociale ? ". La
solidarité et l´entraide n´ont-elles pas toujours été favorisées ? Le chikoa
est le modèle traditionnel de financement collaboratif. La moussada,
principe traditionnel local d´entraide, est bien codifié. D´y voir un
modèle pionnier de coopérative.
§96 Mais, malgré ce
travail de la Cause des Femmes, les problèmes de parité salariale
s´entêtent á perdurer et subsistent toujours. Et les femmes subissent
beaucoup plus le chômage que les hommes.
HANDICAP À LA MAISON de
la NOUVELLE-CALÉDONIE
§97 C’est l’histoire d’un
jeune Caldoche, NICOLAS BRIGNONE, champion handisport, Chargé de
mission handicap du GIP Handicap et dépendance de
Nouvelle Calédonie, dont la vie bascule radicalement, suite à un gravissime
accident de moto. Rien
à voir avec " Top Gun ".
Il se sépare de sa copine, " you
take my breath away ".
§98 C’est l’occasion de
lever un pan du voile -épais - qui cache les aberrations et incongruités
qui obèrent la situation des handicapés, même Caldoches, en
Nouvelle-Calédonie. C’est d’un moyenâgeux, d’aucuns n’étant "
pas considérés comme des handicapés...en Droit et en Éthique ".
§99 Ce grand échalas, 188
cm pour 64 kilos, n’a que 18 ans, quand ce terrifiant accident se produit.
C’est un cas d’école. Des chirurgiens, experts en
traumatologie osseuse, viennent même des USA, pour ce not born again in the Usa. Son
état relève du miracle. Cet étudiant tranquille, certes en moto,
était un antisportif notoire. Devenu champion paralympiques confirmé, il
n’a " jamais autant voyagé ", depuis son changement de statut.
D’aisément convenir que, pour changer une
société et les (ses ?) esprits, c’est par l’éducation, qu’il faut
commencer.
§100 Il en va de même pour autant
en emporte le vent de la cause des femmes contre la misogynie ambiante anti
parité, les victimes du racisme (durable comme un mauvais développement),
que pour les handicapés.
§101 L’égalitarisme implique la hausse des
différences entre handicapés et non handicapés. Alors que l’inclusion, serait d´aplanir
lesdites différences, précise Charles
GARDOU, professeur d'Anthropologie, Lyon II, invité sur le plateau, dont
le thème était "Quand la fragilité devient force".
FEMMES pour le DIRE FEMMES
pour AGIR
§102 Il y eut ensuite cette
conférence, organisée par l’association Femmes pour le Dire-Femmes pour
Agir, à la mairie annexe du XIVème arrondissement. L’intersectionnalité fut remise au goût du jour.
§103 Intersectionnalité : le fait pour une personne de subir plusieurs
formes ou sortes de discriminations, soumissions, oppressions,
stratifications. Cette expression
fut lancée par les féministes noires américaines, à l’époque du Black
Power is beautifull. On parlait de la
double peine : être Noire et Femme.
§104 Rémi Richard, Université de Montpellier, fait ce parallèle avec
les handicapés femmes et hommes. Il faut déconstruire l’idée de l’handicap
chez les Femmes, car elle est agenrée. Elle ne sera pas une future maman,
mère de famille. De
rappeler ces campagnes de stérilisation forcée sur les femmes dites
déficientes intellectuelles.
§105 Quant aux activités sportives, pour déconstruire le handicap, elles peuvent aboutir
à une double contrainte: lutter contre l’idée de la femme sportive agenrée
et asexuée, et, de l’autre la vision de la femme sportive hyper
masculinisée. Cette double contrainte peu être dure à gérer.
§106 L'EMPOWERMENT ou autonomisation, consiste en l'octroi de
davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les
conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils
sont confrontés.
Cette
notion intègre deux dimensions: celle du pouvoir, qui constitue la racine
du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder. Il peut
désigner autant un état (être empowered), qu’un processus. Cet état et ce processus peuvent être à la fois
individuels, collectifs et sociaux ou politiques.
§107 Il existe plusieurs
niveaux, dans l'empowerment: sur le rapport au corps (cf Aurélie FLAYES), il y a scission entre le corps et l’esprit, dans le
handicap.
Pour Anne-Sophie PARIZOT, les pratiques
de sortie du corps ne sont pas sans conséquences. " Sur le
plan psychique, je vis une scission ; j’en suis consciente. Le risque, pour
moi, c’est la perte d’identité. ". Se pose aussi la question de savoir
comment l’espace sportif serait l’occasion particulière de dépasser ces
normes.
§108 Lycée EREA (établissent régional
d’enseignement adapté), tel le lycée Toulouse-Lautrec, à Vaucresson, lycée pour valides et
handicapés, qui fait de l’inclusion inversée. C´est-á-dire qu´il y’a plus d’handicapés que
de valides.
Il
existe le rugby en fauteuil ; c’est d'un violent, en mode Roller ball ! Le foot-fauteuil, c’est
plus cool et mixte, le fauteuil mettant homme et femme á égalité, au même
niveau d’efforts. Et le basket en fauteuil, alors !
§109 Le handicap fait partie
de l’identité. Par
le sport, on peut positiver cet handicap. Mais, il y’a des limites, comme
en toute chose.
Socialisation
et identité collectives. Le sport et les activités physiques seraient-ils
des espaces de socialisation particuliers?
Le
milieu spécialisé, dans la question du handicap, pousse ou mène-t-il
à la ghettoïsation, en milieu inclusif ou spécialisé ? L’Emporwement devrait-il impliquer
une remise en cause des normes ?
La visibilité de la discussion distinction, Valide / Handicapé est-elle
une condition sine qua non du Genré-Agenré ?
§110 Comme pour le racisme
et la misogynie, il faut continuer à lutter, tout en cherchent à éviter la
discrimination dans la discrimination.
§111 Le modèle sportif
serait-il l’un des derniers bastions du validisme et de la misogynie, où les
inégalités se rejoignent en cet espace où le corps performant aurait toute
sa légitimité? Cela n’impliquerait-il pas que des différences?
§112 Le féminisme, à ses débuts,
était radical - pas seulement en sa terminologie- pour marquer, et
non masquer, l’urgence du propos et stigmatiser l’ampleur des dégâts et du
travail qui reste à faire. " Bien sur j’exagère ", ironise le Pr
Rémi Richard, après un plaidoyer fort bien construit.
§113 Chantal RIALIN :" On veut des performances ",
s’inquiète-t-elle. Heureusement, se- rassure-t-elle, " il n’y a pas
autant de dopage que chez les valides ". Il ne faut pas que les handicapés
en arrivent là. Sur ce point, il faut être non inclusien.
Dépasser et se dépasser
: dépasser le handicap pour se dépasser. Se dépasser pour dépasser son
handicap, conclut Danielle
MICHE-CHERL.
§114 C’était un peu trop
technique pour moi. Étais-je trop frelaté ? Et puis pourquoi j’écris si mal ?
J’avais un mal fou à retranscrire mes propres notes et non propos.
§115 Mais surtout prendre
conscience de toutes les commodités à mettre en place, pour que toutes et
tous, nous puissions vivre ensemble. Et non dans des mondes
parallèles. Tell me why can’t we live
together. À quoi serviraient ces nouvelles technologies et autres
Intelligences Artificielles, sinon ?
§116 Il y avait un écran,
derrière les conférenciers, où étaient simultanément retranscrit leurs propos,
saisis par des dactylos (terme aussi désuet qu´un vieux menuet de derrière
les fagots). Mais quod des aveugles ? Je pensais à cette Hindoue, qui, pour
le lancement de la Journée Mondiale du Yoga,
à l’UNESCO, un 21 Juin, offrit à Irena Bokova - alors Directrice Générale -
le premier traité manuel de yoga , en braille, pour les non-voyants.
§117 Sans parler de toutes
ces infrastructures à mettre aux normes!
J.O.- J.PARALYMPIQUES
§118 Et cette question qui
me taraude, lancinante ! Pourquoi ne pas faire, au même moment, au même endroit, avec
les mêmes personnes (la
règle d’or des Trois Unités - lieu, temps et personnages- du théâtre
classique français), JO et
Jeux Paralympiques, pour les JO PARIS 2024,
en l’honneur du Baron Pierre de Coubertin ?
§119 Pourquoi ne pas penser
à un même et unique parcours de la Flamme Olympique, portée dans les mêmes
souffle et élan par Paralympiques et Olympiques, pour 2 athlètes
allumant ladite flamme de leur passion ?
p.s. Femmes d´Outre Mer au Sénat
§120 Anne Marie FARRO, La Réunion, Opuss Amo BTP. Son bac en poche,
elle quitte sa Réunion natale, pour la Métropole, « un saut dans l´inconnu ». Elle intègre l´INSA, á Toulouse, en aout 2007. Ingénieur en génie civil, elle fait son
stage, á l´international, au Maroc, en avril 2012, « comme le veut la
formation ». Elle réserve son appart´, via le Bon Coin, en effectuant un
virement par W.U, comme le lui demande l´agent immobilier sur place.
« Je fais le virement, et je tombe sur la personne la plus
merveilleuse du monde », au Maroc, « qui m´a récupérée á
l´aéroport », et me trouve « le plus bel appartement qu´il puisse
y avoir, á Casablanca ». De dire, philosophe, «
comme quoi, on peut passer autre les préjugés… Je ne me suis pas fait
arnaquée ».
§121 Retour en Métropole.
Elle commence á travailler en Alsace. Frileuse, elle se retrouve sur la
Côte d´Azur, où elle devient manager, en deux ans. Mais voilà, elle
a le mal du Pays ! Elle veut rentrer. « Sauf qu´on sait ce qu´on
quitte, on ne sait pas ce qu´on gagne ». Sans parler du chômage, endémique, sur
l´Île. Cependant, elle trouve un CDI. Qu´a cela ne tienne, elle se décide á
entreprendre, pendant dans sa période d´essai. Re-démission !
« Pas d´aide, pas de chômage, pas de fortune personnelle »,
seulement ses petites économies, pour aller au bout de ses rêves. Elle
se présente au Prix Julie Mas,
pour encourager les femmes dans l´entrepreunariat. Elle soutient devant
le jury, mais dans le doute, elle dit á ses parents « ne venez pas,
j´ai perdu ». Mais elle remporte le prix ! « Le monde du bâtiment
est fermé aux femmes… Je décide d´y apporter ma touche… J´ai de grandes
ambitions », affirme-t-elle. « Si on se donne es moyens, on peut y arriver.
Osez ! Tout simplement », conclut-elle.
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