mercredi 28 août 2019

BLOG N° 59 LA PHALLOCRATE -T-ERREUR

BLOG N° 59 LA PHALLOCRATE -T-ERREUR

By Henri KALA-LOBÈ

SOMMAIRE :

LES HOMMES d´ABORD : O. Stirn §5; G. Larcher §7; M. Magras §8; T. Mohamed Soilihi §10;
VISAGES de FEMMES d´OUTRE MER au SÈNAT : A. Billon § 11;
LA CLASSE des FEMMES : J. Seagoe §12; L. Verge §15; Y. Temauri § 20; A. Dormoy §21; P. Ponama §24; M-F. Thibus §25; C. Rose §27; J. Prévot-Madère §30; St Pierre-et-Miquelon §34; M. Royer §36; N. Dindar §42; S. Billot §43; L.Lurel §47; C. Chung §50; A. Bessières §53; J. Lamy§54; M. Ahamadi §58; L. Julien-Sérac §62; E. Sable §68; C. Perdrix §72;
PLAIDOYER pour France Ô : §75;
LA CAUSE des FEMMES : C. Neisson-Vernant §78; M-I. Romelle §81; S. Colliez §87; P. Guyot Tolède; A. Bessières; D. Hassani §93;
HANDICAP á la Maison de la NLLE-CALÉDONIE $97;
FEMMES pour le DIRE FEMMES pour AGIR, §102 : l´Empowerment §106;
J.O. et J. PARALYMPIQUES §118;
p.s. Anne Marie FARRO §120.


Veuillez excuser ce long silence. Cet article était initialement prévu pour le Sacre du Printemps. La question de savoir si Mars était le mois de la Cause de la Femme (et moi en émoi), ou si ce n´était que l´A.O.C. mytho du Dieu de la Guerre, revint. Make Love not war, s´écrièrent d´aucuns. Mieux vaut faire vœu de non-violence que de chasteté, entonnèrent d´autres. Que des bonnes réponses !

§2 Il fallait que je sorte de mon hibernation abusive d’aggraveur notoire. Il est des matières qui, même sans passer par le crible de l’actualité, restent toujours actuelles.

§3 On se demandait bien pourquoi, au vu et au su de tous ces déboires issus de ces guerres si viles, sans paix civile, causées par l’homo-hégémono-mégalo-macho-myso et mytho (en plus), on n’accorderait pas plus de crédit -dans les affaires de notre monde- á la gente féminine. Misogynie et machisme. Du gynécée au harem : la phallocrate terreur ! Humaine erreur...
Vint ce surprenant colloque, au Sénat, dont le thème me fit voyager sans décoller : l´engagement des Femmes en Outre-Mer. Avant les Indépendances africaines, l´Afrique Francophone était aussi dans l´Outre-Mer, en République de Douce France, distante et distanciée de  la Métropole.

§4 On y parla matriarcat, hors Métropole, bien entendu. La polyandrie fut évoquée; mais pas la « monoandrie ». « Ce n’est qu’un début,! Continuons le combat ! ».
C'était un colloque, conjointement organisé par les délégations sénatoriales aux Outre-Mer et aux Droits de la Femme. Bien sûr, il fut question de misogynie, machisme et autres harcèlements harassants. La phallocrate –t-erreur !
C’était ce même jour, où la Commission Sénatoriale rendait ses conclusions sur l’affaire Benalla...


LES HOMMES D' ABORD


§5 Permettez-moi de commencer cette galerie de portraits de femmes, par la remarque d´un homme (chassez le naturel...), Olivier Stirn, rare ministre de la Vème République, de de Gaulle á Mitterrand. À propos d’un déjeuner, à Colombey-les-Deux-Églises, où le Général (entendez : de Gaulle), lui faisait part de ses inquiétudes sur les risques d’une guerre nucléaire totale. Ledit risque se réduirait à une guerre nucléaire partielle, grâce aux femmes. « J´ai rencontré nombre d´hommes, chefs d´état ou de gouvernement. Ils me demandaient toujours des armes. Mais j´ai aussi rencontré des femmes, chefs d´état ou de gouvernement ». Il en existe une vingtaine sur les 200 et quelques nations under the groove de l´ONU. « Jamais l´une d´entre elles ne m´a demandé des armes », génératrices de trop de larmes au Pays bien aimé en guerre. « J´ai compris pourquoi. C´est parce que les femmes donnent la vie. La priorité, c´est l´avenir des enfants. ».

§6 Nous sommes dans la lignée du « Lysistrata » où, dans l’Antiquité, les Femmes, lassées des guerres incessantes entre Sparte et Athènes, firent la grève -et non la guerre - du sexe.

§7 Protocole oblige, le président du Sénat, Gérard LARCHER, offrant l’hospitalité, et non ouvrant les hostilités, ouvrit par une boutade, sur sa parenté avec les Larcher de la Martinique : « mes cousins, historiquement… ». Et s´excusa de ne pas autant aller dans les autres Outre-Mer.
Revenant sur le sujet du propos de l´ordre du jour, de reconnaître que « le taux de rejet des demandes de crédit, pour réaliser des projets, chez les femmes est le double de chez les hommes…Et ce n´est pas un problème conjoncturel, mais structurel ». Et ce malgré un pourcentage de réussite au bac supérieur pour l´ombre de ces jeunes filles en fleur et en flammes, sur ces jeunes mâles apprentis faunes en fureur et en chaleur. Il citait-lá une étude de la Fondation Entreprendre et Actions, réalisée en 2017.

§8 Dans son discours introductif, Michel MAGRAS, président de la Délégation Sénatoriale à l’Outre-Mer, constate la généralisation du matriarcat en Outre-mer. (Mais qu’attend donc la Métropole !?).
Cependant, « si la femme exerce l’autorité dans la sphère domestique, la sphère privée, il n’en va pas de même sur la sphère publique ». 
De parler de Matrilinéarité et Matrifocalité.  
La famille vit le plus souvent chez la femme, qui détient l´héritage á léguer. 
De la comparer au potomitan, le poteau central dans un temple vaudou, expression « qui est passée dans le langage courant, dans toutes les Antilles ».
N’est-ce pas un peu différent de la fonction affligeante, infligée aux femmes, avec le gynécée, dans la Grèce -et non guerre - antique ?

§9 De poursuivre, « Mais les temps changent ». Surtout « avec le développement de la mono parenté, particulièrement prégnante. Monoparentalité de 25% en Métropole, dont 85% de femmes, ce pourcentage double quasiment en Outre-Mer (de 38 á 52%), selon l´INED. ». Sans oublier le chômage... Pour reconnaître plus d’ambition aux femmes, ainsi qu’un manque flagrant de statistiques !

§10 Thani MOHAMED SOILIHI, Comores, vice-président du Sénat, revient sur l´histoire contemporaine des Comores. De rappeler « les Chatouilleuses », fin 60´-début 70´, qui, « pour endiguer la spoliation foncière et politique », firent montre d´ingéniosité. Ces Mahoraises, simplement avec des chatouilles, (certainement fort appropriées), réussiront « á rejeter á la mer les gouvernants comoriens indésirables et retenir sur l´ile les notables mahorais », viables et fiables.

                            
VISAGES DE FEMMES d´OUTREMER au SÉNAT


§11 Annick BILLON, présidente de la délégation Sénatoriale à la Femme, rappelle que la journée du 8 Mars 2019 était dédiée aux femmes de l’Outre-Mer. Il y a deux ans, la délégation Sénatoriale aux Droits de la Femme avait organisé une rencontre avec les femmes agricultrices, dont les retraites sont bien inférieures à celles des agriculteurs. Elle s’excusa de ne pas avoir convié les agricultrices ultramarines, à ces agapes.
D’insister sur le manque de statistiques genrées -qui se rapporte au genre-  le pourcentage de femmes diplômées étant supérieur á celui des hommes.

LA CLASSE DES FEMMES

§12 Jennifer SEAGOE, première femme élue, en décembre 2014, présidente de la CCI, Nouvelle Calédonie.
« Il y a 30 ans, cela (cette conférence) n´aura pas été possible. ». De parler des faits. Les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais elles ne tiennent pas les rennes. Même si la maire de Nouméa est une femme, et que les 3 chambres consulaires ont pour présidentes trois femmes élues.

§13 Plus diplômées que les hommes, cela donna naissance, en 2005, au projet « 100 femmes leaders ». D’observer que « 70% des employées des CCI sont des femmes, plus par sélection sur des critères de compétence et d´adaptabilité, que par rapport á des critères de parité ou par respect pour ladite parité ».

§14 Le programme Cadres Avenir fera passer le pourcentage des femmes cadres supérieures, de 20%, en 1989, á 57%, en 2018.
En 2017, le parcours créa-jeunes connût une participation exclusive, á 100% de jeunes femmes.
Mars 2017, lors du colloque Éducation á Egalité á l’École, les 3 E, Hélène Eikéwé disait aux jeunes, « Allez plus loin, dépassez le récif calédonien. ».  Et aux filles, « Osez prendre les places des hommes ».
« Il y a un café, á Melbourne, qui demande 18% de plus aux hommes », sur l´addition, « car il existe une différence de salaire de 18% en la défaveur des femmes », dira-t-elle, en conclusion de son propos.

§15 Lauriane VERGE est présidente de la Chambre de Commerce, Industrie Mines et Artisanat, de Wallis et Futuna, et sa vaste ZEE, zone économique exclusive, en Droit International Public, il s´agit de l´espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains, en matière d'exploration et d'usage des ressources, pour seulement 12 000 habitants, population en baisse constante. Le Conseil Constitutionnel voit siéger, en son sérail, les trois rois traditionnels. On y parle trois langues officielles, et, le régime foncier coutumier prône l´indivision de la terre.

§16 Mais il en va d´un autre son de cloche, qu´en Nouvelle-Calédonie. Les inégalités salariales et autres, entre les hommes et les femmes, y sont plus criardes et flagrantes. Il n´y a pas de femmes sénatrice, député ou même simplement élue.

§17 Jamais colonisée, l´ile sera rattachée á la France, par référendum, en 1959.

§18 La gentrification (de l´anglais gentry, « petite noblesse »), ou embourgeoisement, boboïsation (de bobo); phénomène urbain par lequel des personnes plus aisées s'approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant du coup le quartier...

§19 La gentrification retarde l´épanouissement des femmes. Elles doivent rester au centre ville, pour l´éducation des enfants. Du coup, elles ne peuvent plus travailler aussi bien la terre qu’auparavant.

§20 Yvette TEMAURI, est présidente de la Chambre d'Agriculture et de la pêche lagunaire, en Polynésie française. 48% de la population sont des femmes, pour 45% des salariés. La gentrification y est plus que jamais d’actualité. L’urbanisation a éloigné les femmes des terres qu’elles cultivaient. Malgré les problèmes de titres fonciers et de financement, « il y a une véritable politique de motivation pour les femmes… Elles sont valorisées dans le secteur primaire », pour concilier éducation des enfants et le fait de pouvoir cultiver la terre.

 §21 Angèle DORMOY, est présidente de la Chambre Consulaire Interprofessionnelle de Saint Martin. Île bilingue sous matriarcat, 40% des entreprises y sont gérées par des femmes. Après le passage du cyclone Irma, la place des femmes devint prépondérante, eu égard au nombre de personnes qui fuirent les lieux. Il fallut les encadrer. Les femmes, pas les fugitifs. Beaucoup de femmes firent des formations, à telle enseigne que le pourcentage de femmes en entreprise, à St Martin, est supérieur à la moyenne nationale, Métropole hexagonale comprise.

§22 Et, résilience oblige, « Saint MARTIN smilles again ». Les femmes sont un vecteur de dynamisme. Pour reconstruire, il fallut « Agir, plutôt que regarder. ». De continuer, « sur mon île en convalescence », dont le nom Arawak, whalichi, veut dire terre des femmes, « le management au féminin est un atout ».

§23 Il faut transcender les clichés réducteurs et dévalorisants, freins à la réussite des activités féminines.  Comme : éviter la « peur d’être perçue comme une femme « djok », castratrice, célibataire qui émascule son compagnon ! Peur d’être seule... la réussite sociale et sociétale, chez nous, tient à un mariage, à une vie à deux». De conclure, « Nous ne réussirons à transformer les mentalités que par deux moyens... l’éducation et la responsabilisation. ».

§24 Pascaline PONAMA, consultante en ingénierie de projets de l´ESS (économie sociale et solidaire), La Réunion. Reconnaissant « les mêmes problématiques », « le matriarcat en moins. », nous « parle de la filière de la fibre végétale... ramassée par les hommes... et tressée par les femmes. ». Ladite filière pesait 2 M€ de C.A./an. Vint le plastique : « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées... » ! « Actuellement, la filière fibre bénéficie des contrats aidés, pour attirer les jeunes. On ne pouvait pas laisser ce modèle d’artisanat mourir... Il fallait le repenser... faire des formations valorisantes, qui n’existaient pas avant. ». Il fallait valoriser cette activité, en lui donnant une compétence par le diplôme. « Nous n´avions pas de formation en vannerie, chez nous, alors qu´il y avait une vannerie traditionnelle ». D'émettre le souhait de pouvoir bénéficier des Droits á l´expérimentation. ». Et de passer de fédération à coopérative.

§25 Marie-France THIBUS, présidente de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, Guadeloupe. « J´ai la satisfaction de constater que notre sphère économique a beaucoup changé. Fini le temps où les femmes devaient cravacher 3 fois plus pour réussir. J´ai moi-même eu, dans ma longue vie professionnelle (40 ans), á faire á la gente masculine, que j´ai dû dompter… pour faire admettre que ma place était méritée ».

§26 Puis, chiffres à l’appui : « on voit bien que le fromage s´élargit ». De mettre en exergue le problème des micros entreprises, « qui ne sont pas aidées ». De louer les capacités des femmes á fédérer, avec créativité, la famille autour de leurs activités, qui font plus appel aux moyens innovants.
" Les femmes sont entrain de rattraper les hommes, en matière de création d'entreprise ...", "Mais on peine dans le domaine de l'industrie.".

§27 Céline ROSE, -jeune- première femme présidente de la CPME de la Martinique, depuis 3 ans. « Je ne me positionnais pas en tant que femme, au début... ».

§28 Sur les trois grandes formations patronales de l’île, deux ont des femmes à leur tête, la CPME et l'UDI, mais pas le MEDEF, pour laquelle "il y a encore du travail à faire", reconnait-elle. " Un gros travail", surenchérit une autre conférencière.

§29 De parler de la présence active des bissness mam, groupe d’associations des mères chefs d’entreprises. « Nous prenons de plus en plus de places, non pas pour remplacer les hommes... ». Elle est mère de deux filles.
Et bien sûr « qu’on est des modèles, en toute humilité. », conclut-elle.

§30 Joëlle PREVOT-MADERE, présidente de la CPME de Guyane, depuis 2006. En 2007, le préfet décrète une hausse du carburant de 30%. S’agissant de prix administrés, elle décide de faire des recherches. « Ce qui nous est proposé, ce n’est pas juste, ce n’est pas légale », et « comporte des inégalités «. On lui dit de laisser l’affaire-là, et qu’il n’y a rien à faire contre les pétroliers (qui plus est). ». Au final, « c’est une association de femmes guyanaises qui se rapproche de moi, » et comprend le problème des Prix administrés, c’est à dire contrôlés par l’état.

§31 Avec une délégation d’élus ultramarins, en 2008, elle se retrouve à faire la tournée des ministères métropolitains. « On ne nous écoute pas, on ne nous entend pas. ». C’est au retour de cette vaine et inutile tournée hexagonale, distante et distanciée, que des associations de femmes guyanaises décident d’investir les ronds-points, en Guyane, pour pétition contre cette hausse saugrenue. Plus de 10 000 signatures seront recueillies. C’était en Novembre 2008. Ten Years After, la Métropole distanciée allait reprendre cette méthode pacifique d’action, avec une prédilection particulière pour cette célèbre avenue entre les ronds-points des places de l’Étoile et de la Concorde...

§32 Les associations de femmes guyanaises étaient de la partie, le panier de la ménagère étant plus que menacé par cette hausse subite et incongrue. Dans le bras de fer qui s'ensuivit, avec Bercy, Alain de Margerie (feu PDG de Total, bizarrement décédé dans un accident d'avion -enfin son avion-, en Russie), abonda dans son sens. C’était aller à l´encontre du ministre des Finances de l'époque, qui, vociférant -pour ne pas dire plus - sur elle au téléphone, elle lui rendit la réplique -et non la république - sur le même ton. Il lui dit « mais, vous me criez dessus ! ». « Vous aussi. », répliqua-t-elle. « Ouai, elle a raison ! », ponctuera de Margerie. D’autant plus que le carburant, vendu en Guyane, provenait de la zone Caraïbe et était transporté par Total...

§33 Incohérence de la Métropole, distanciée de l’Outre-Mer. Il en fut de même pour l’envoi des moyens logistiques, après le passage d’Irma, lesdits moyens venant de la Métropole...

§34 Il y eut aussi cette intervention des filles des îles Saint-Pierre et Miquelon, îlots de pêcheurs en pleine mutation verte, bio, bleue et écotourisme. On est loin des ambiances frelatées des bouges des Al Capone et autres bootleggers, qui y entreposaient, à l’époque, leurs gnôle et tord-boyaux sans patron qui s´appelait Bruno, en pleine Prohibition, ce territoire français n'étant pas sous juridiction américaine.

§35 Je veux parler de la désinvolture avec laquelle ces filles-là traitèrent, Tartares, cet événement sénatorial. Elles se contentèrent d'envoyer un clip vidéo narrant leurs activités professionnelles. D'aucuns de se souvenir d'une telle, pareille, semblable et similaire désinvolture d'une ministre de l'Outre-Mer, qu'on était supposé attendre, toujours à une conférence de la Délégation Sénatoriale à l'Outre-Mer. Au dernier moment, elle apparut à l’écran, dans un clip de soutien depuis Nouméa, en mode bons baisers de Nouvelle Calédonie. La bonne nouvelle !

§36 Mariana ROYER, Guyane, photochimiste, est adepte des produits naturels et « amoureuse de la forêt et de toutes les richesses naturelles que nous offre la Terre, ». Elle débarque au Canada, après sa thèse sur la forêt et les bois amazoniens. De parler de « ce fabuleux pouvoir magique qu’on les Arbres, qui contiennent des molécules qui sont faites pour nous. ». Tout est utile dans l’arbre, du bois à l’écorce. D’où son fort potentiel chimique et biologique. Mais, « On ne s’intéresse aux bois que pour le matériau, que pour le papier. Et quand on a fini de l’exploiter, on le jette. ».

§37 "C'était la crise du papier, aux Etats-Unis.". Elle toucha le Canada, grand fournisseur des USA. Des centaines de millions de tonne de bois sont produits en biomasse... "Au départ, on ne savait pas quoi en faire ; on les enterrait.". Non transformable en énergie nouvelle, le Canada étant « suffisamment pourvu en énergie hydraulique ".

§38 Ce n'est qu'en 2010, que le gouvernement canadien a dit stop et a commencé à se demander, "que peut-on faire avec les résidus du bois ?". C'est considéré comme résidu par l'industrie forestière, “alors que c'est une vraie mine verte, pour la transformation de tout ce bois laissé pour compte ", c'est-à-dire les écorces (d'arbre). Le brûler pour en faire de l'énergie ? Trop polluant !

§39 En termes de chimie, l'écorce, c’est la partie la plus riche du bois. Parce que " l'écorce, c'est la peau de l'arbre. Elle le protège des agressions extérieures.". D'où l'idée d'extraire ses molécules et de commencer à les utiliser dans l'industrie cosmétique, "demanderesse de nouvelles énergies vertes, avant d'étendre le procédé à d'autres marchés.".

§40 L'innovation est double, en termes d'économie circulaire. Sa société a été rachetée par une grosse firme américaine.
"J'ai été doublement confrontée aux hommes, en forêt " (milieu masculin au possible), » et en cosmétique, qui est paradoxalement " un milieu" machiste misogyne ", contrôlé par les hommes". Ils avaient même peur des mots molécules et cosmétiques... La Phallocrate -T-Erreur !

§41 Ensuite, il fallut transformer l'écorce, après l'avoir calibrée. "En France, on a 30 ans d'avance, sur le Canada, en matière d'extraction végétale.". De parler de forêt boréale. "Les cosmétiques n'étaient pas habitués à ce matériau, qui était considéré, à la base, comme un déchet... Il a fallu convaincre, il a fallu militer. Il a fallu raconter l'histoire des Arbres.". Après « le Retour du Roi », le retour des Ents, dont la dernière marche fut salvatrice pour ledit retour et la lutte finale contre Sauron.
"Et finalement, c'est avec les Arbres que j'ai touché le cœur des gens... et c'est comme ça que j’ai eu l’Award, l'année dernière, à la Global Cosmetic Industry.".

§42 Nassima DINDAR, sénatrice, La Réunion :"Que nous soyons, nous les femmes, audacieuses, innovatrices, ce n'est pas très nouveau. ... C'est un romancier français, Alphonse Karr, qui rappelait,", il y a bien des décennies, " que la femme, dans ce petit paradis terrestre, avait mordu le fruit de la connaissance 10 minutes avant l'homme. Et depuis, elle avait toujours 10 minutes d'avance".

§43 Shirley BILLOT, est présidente fondatrice de KADALYS, Martinique, première marque de cosmétique aux actifs brevetés à la banane.
C’est au cours de la grève, en Martinique, en 2009, qu’elle commença à concevoir son projet. Elle milite pour une beauté cosmopolite et inclusive. « La beauté efficace réconcilie la nature, la science, l’innovation et la pharmacopée traditionnelle. ». Elle saura tirer parti des vertus antiques et bienveillantes de la banane. Sa marque est la seule au monde à en extraire de l'huile, "encore plus antioxydant" que toutes les autres huiles sur le marché.

§44 Économie circulaire et recyclage par utilisation de la chimie verte, tel pourrait être son credo, pour une économie de participation. "100% des bananiers de la Martinique " sont entrés dans le capital de sa société. Ses produits sont distribués en Corée du Sud et au Japon, en attendant la Chine et les USA. Elle a commencé à vendre à l’international, nul n’étant prophète dans son pays. Un peu comme le Mime Marceau, mondialement connu, avant que la France (entendez la Métropole) ne daigne lui rendre l’hommage qui lui était dû. Elle voudrait établir une vraie liaison avec la Métropole, qui n’a pas les égards de Chimène envers l’Outre-Mer. Sa société est désormais incubée par la première marque de cosmétiques française et mondiale.

§45 Elle se bat contre les stéréotypes sur la peau. Ainsi cette Caucasienne qui lui fît cette remarque : " Je ne peux pas mettre vos crèmes!". " Pourquoi ? ". "  Parce que c´est pour les peaux créoles et je suis blanche.".
Diplômée en finances internationales, elle crée sa boîte en étant au chômage.  " Il y avait une opportunité de pouvoir recycler la banane, dont 40 000 tonnes sont rejetées chaque année".

§46 Répondant à une question sur les pesticides, elle explicite, à propos du chlordécone, " ce qu’il y a dans la terre, il faut oublier. Ce produit a été utilisé pour la culture de la pomme de terre. Mais qu'aujourd'hui, en France, personne ne se pose la question (de savoir) ce qu'il y a dans la pomme de terre... On ne passe que des images de nos îles, quand on parle de pesticides, qui restent des centaines d'années dans le sol... Non pas pour minimiser, je veux dire, c'est pire qu'on ne le pense. Or, il n'y a pas que l'Outre-Mer qui est concernée, ni seulement la banane.".

§47 Ludmilla LUREL, punch MABY, Guadeloupe, jeune maman, Architecte de formation. ("J’ai toujours voulu être architecte, depuis toute petite ").
En 2003, sa mère décide de faire commercialiser du punch traditionnel local haut de gamme. " On offre toujours du vin, des liqueurs ou du champagne. Et pourquoi pas du punch", se dit-elle. 3 000 bouteilles seront vendues, en 2005.

§48 De retour au Pays natal bien aimé, L.L. commence á travailler dans une agence locale d´architecture. Mais suite á trop de harcèlements, machisme et une agression physique, elle laisse ce travail. Elle se met á son compte : c´est encore plus chaud. Puis, elle s´installe avec une autre collègue, pour finalement retourner dans le giron maternel. De 3 000 bouteilles, au début, á 10 000 bouteilles, en 2007, Maby est passé á 30  000 bouteilles, en 2018.

§49 " Nous avons été les premiers á utiliser le procédé dit de cristallisation (ou macération des fruits du punch), avec un bouchon en liège ". " Les grandes marques ont suivi.". Ainsi que les problèmes de distribution et de double taxation, le punch étant taxé le double du rhum.
C`est un produit de luxe, haut de gamme, présenté par des femmes autodidactes. " Mais il n´y a pas autant de machisme qu´en architecture, " conclut-elle.
  
§50 Christine CHUNG, Guyane, absente, suite á l´annulation d’un vol d´Air Caraïbe. Née á Saint-Laurent du Maroni (où 1 500 enfants, de moins de 8 ans, ne sont toujours pas scolarisés, á l´heure où nous écrivons), elle est d´origine asiatique. Haut cadre, dans un Big Five, elle a pour projet dans son carnet de route pour retour au Pays natal bien aimé, la téléphonie. Connecter les ethnies de l´intérieur de la Guyane. Avec des abonnements en créole même ! Tous de se moquer d’elle, en Métropole. Personne ne crut en elle ! Ni à Bercy, ni au Quai d’Orsay, et peu de subventions de l’UE. D’aller voir OÏ, opérateur brésilien (qui pèse plus de 10 Mrds€, pour 35 millions d’abonnés), pour connecter Guyane, Surinam et Brésil. Son projet aboutira. Ainsi naquit GUYACOM.

§51 Mais son entreprise sera fragilisée, lors des dernières élections présidentielles 2018. «On» ne lui renouvela pas sa délégation de service public, ayant refusé d’arroser les plates-bandes assoiffées des jardins de certains partis - buveurs actifs addicts aux pots-de-vin - des candidats en lice à la course à l’Élysée. Ladite délégation fut accordée à une autre société, filiale du CNES, spécialisée dans le Wifi, en haute mer. Cependant, « On » continue à faire appel à sa société, son projet connectant des personnes sur la terre ferme, la société spécialisée en Wifi -en haute mer- n’étant pas à la hauteur, sur terre ferme.

§52 Son discours fut lu par la modératrice, Francette Florimond, qui s’excusa d´exposer, devant les ministres présents, le triste sort et le  sinistre traitement réservés à Christine Cheung. Sa société s´est ainsi « peau-de-chagrinée », passant d´une cinquantaine d´employés, á une petite quinzaine

§53 Aline BESSIERES, présidente du Tahiti Women's Forum, Polynésie française, où il n’y y’a pas de système d’assurance chômage, « la personne qui est sans emploi ne bénéficie d’aucune aide et n’a pas de revenus. ». Il y’a 5 archipels, et une centaine d’iles, majoritairement inhabitées, « mais Tahiti est sursaturée, par rapport aux autres. ».

§54 Juliette LAMY, première, seule et unique fromagère, en Polynésie française. C’est une NIMA, Non Issue du Milieu Agricole ou néo-paysanne. Elle était responsable commerciale, dans une société de commerce équitable, à sillonner les routes du Nord de la France. Elle décide de changer de métier et d’horizon, pour changer sa vie. Suite à une Évaluation en Milieu du Travail (EMT), elle fait une formation, à Aurillac, en Auvergne, comme fromagère.  Pourquoi Tahiti ? " C’est là que se trouve l’homme que j’aime ! ".

§55 " Fraîchement débarquée, pour moi, il était impensable d’accéder au foncier pour s’installer en production laitière. J’ai donc commencé à l’envers. J’ai d’abord acheté du lait ". Ce qui était possible, " pour faire du fromage, et, un jour, monter ma propre fromagerie…  Dans une île où la Vahiné incarne l’image de Tahiti, être une femme n’est pas toujours une contrainte ".
Ce ne sont pas les Révoltés du Bounty qui contrediront.

§56 " Un mois après mon arrivée, je rencontrais un maître fromager ".  Deuxième d’un concours, elle obtient une aide du Pôle Emploi local, consistant en un loyer commercial à prix modéré, à durée limitée. " Je ne m’attendais pas à ça ! ". Vinrent les problèmes : l’approvisionnement en lait. " À Tahiti, il n’existe qu’une seule et unique ferme, qui ne vend qu’à une seule et unique laiterie... ". Le réseau est fermé. " Comment convaincre la ferme de me vendre du lait, sans aller à la laiterie ? ". Ce fut un vrai concours de patience, jusqu’à ce qu’on se rende compte, " que je ne partirai pas en France et que ce n’était pas un simple hobby de femme désœuvrée. ". Ainsi fut créée la première unité de production laitière bio, en Polynésie française, dans la lignée de l’agriculture traditionnelle, sans engrais chimique.

§57 Mais c’est le parcours du combattant pour les aides, comme à Mayotte. Heureusement, la Chambre d’Agriculture l´a prise sous sa houlette. L’espoir renaît.

§58 Maymounati AHAMADI, Mayotte, nous parle de Mayotte la féministe féminine. " Mayotte est une société matriarcale, on ne le répète jamais assez ". 54% des auto-entrepreneurs sont des femmes. 7 demandes de financement, sur 10, sont le fait de Femmes. Cependant, ce matriarcat ne s’exprime que sur le plan culturel et dans le secteur des services. " Les femmes ne sont pas dans les secteurs clés et productifs ", comme l’industrie.

§59 D’où la création du salon de l’entrepreneuriat au féminin, en 2017. Il y eut 300 visiteurs, 70% de femmes. " Propulser nos paroles, pour qu’on change la donne! ", diront-elles.

§60 Le salon de 2018 comptera 200 participants, en ateliers, conférences et débats. Les banques furent invitées. 600 partenaires étaient présents, dont 120 femmes entrepreneuses. " Les Femmes qui entreprennent ont généralement le niveau bac+2. ". À Mayotte, 60% de la population a moins de 20 ans.

§61 " On n’avait pas confiance en nous, parce que nous n’avions pas confiance en nous, d’abord... On n’a plus à prouver que nous sommes dynamiques. Faites-nous confiance. ", conclût-elle.

§62 Louisette JULIEN-SÉRAC prend la parole : " j’étais comptable, mais je voulais rester près de la nature. ". Agricultrice et sportive, elle a participé à la création de 17 clubs de sport, en Guadeloupe et à Marie-Galante, où la population est passée de 30 000 à 11 000 habitants.

§63  " Il faut tout faire pour inverser la tendance ", dit-elle au maire de Marie-Galante. " Mais le problème pour les jeune locaux ", qui ne veulent pas dire "adieux foulards \adieux madras" et laisser le Pays bien aimé, " c’est justement comment faire pour accéder à la propriété ". Elle fait projeter, à l’appui de son propos, un court-métrage burlesque, pour situation foncière ubuesque.

§64 Ces problèmes de titres fonciers concernent, en premier lieu, les terres inexploitées que voudraient bien cultiver les jeunes, sans être marron, c’est-à-dire sans les occuper " au noir ". Exploiter une terre au noir (sans titre foncier), c’est " faire marron ".

§65  " C’est par la sueur de votre front que vous allez réussir dans cette vie ", leur assène-t-elle. " Après ce film, des particuliers m’ont appelé pour mettre des terres à la disposition des jeunes. Alors moi j’ai dit de ne pas installer les jeunes pour dire on les installe. On va les former et leur trouver des parrains et des marraines, pour les accompagner dans leur installation. ".

§66 Sans oublier qu’" avec ou sans, " (les moyens), " il faut avoir envie de faire ce que vous avez envie de faire. ". Elle a un projet de ferme pilote en cours, " en insertion, même comme les contrats aidés ne sont pas faits en priorité pour nous.". " La jeunesse c’est bien d’en parler,",  mais, " il faut passer par l’action. ".

§67 De finir sur un " Force pour toutes les femmes du monde et toutes celles que j’ai rencontrées", qui aurait bien mérité une standing O´.

§68 Emmanuelle SABLE, Île de La Réunion, présidente du Comptoir Mélissa. " Je suis arrivée là, pour suivre mon conjoint, il y’a 25 ans. ", elle était en Métropole, " qui voulait reprendre l’exploitation familiale. ". On y fait des fleurs tropicales et des fruits. Ladite ferme - à fleurs et à fruits - "  était le jardin d’Acclimatation de beaucoup de fruits qui sont arrivés à la Réunion. Il faut savoir qu’aucun fruit n’est originaire  de cette île, en fait. ", précise-t-elle. "  Sur cette île, je me suis très vite aperçue que, quand on voulait une activité, il fallait la créer… Il y’a pas mal de chômage. ".

§69 Elle décide de faire des fleurs tropicales,  " pas du tout endémiques de la Réunion, elles n’étaient  pas représentées dans la filière horticole traditionnelle.". Tropisme des Tropiques jouant, " á la Réunion, on préfère toujours un petit peu (plus) ce qui vient de l’extérieur. Ça fait plus chic, que ce qui vient de chez nous.  C’est un peu dommage, mais c’est comme ça. ".

§70 " En tant que Femmes, on n’a que peu de réponses des banques...  Je n’avais pas de financement. Il a fallu que je parte sur des choses qui ne demandaient pas beaucoup d’investissement. ". D’où la transformation des fruits et fleurs, du jardin d’Acclimatation, en confiture. Avec d’autres et nombreux  collègues, de créer la Confrérie des Confituriers de la Réunion", dont les doléances n’ont jamais ou toujours pas eu de financement". Ladite confrérie prône une économie solidaire, "qui malheureusement ne rentre dans aucune case" administrative.

§71 "Depuis un an, tous les interlocuteurs que nous avons rencontrés nous ont tous dits : vous avez un projet absolument magnifique, avec beaucoup d’ambitions, en outre. Si vous arrivez à le faire, revenez nous voir, pour nous expliquer comment vous avez fait. ".

§72 Claire PERDRIX, réalisatrice, a tourné "les Combattantes", série de documentaires sur les femmes de Mayotte, pour France Ô.
Telle Corinne, agricultrice. Elle a 20 ans, quand son père fait un AVC. Fille unique, elle se retrouve à la tête de son exploitation. Au début, ses employés étaient un peu dubitatifs. Aujourd’hui, elle est à la tête du plus grand cheptel de l’île. Elle vit avec ses deux fils, James et Nolan et son mari, qui font l’abattage des bêtes, activité interdite aux femmes par la religion, sur l’île.

§73 Elle est l’une des toutes premières personnes à avoir fait du lait,  vendu 4€ le litre. Ses meilleures vaches ont un rendement de 15/17 litres par traite. Elle est devenue un modèle de référence. " L’avenir de l’agriculture, c’est les Femmes. Parce qu’elles ont plus d’ambitions.... et ont une famille à nourrir.  C’est la base de l’agriculture. ".

§74 Mais parfois ça se passe mal, comme pour Samantia, mère célibataire, non aidée, qui vit seule sur son exploitation et qui fut volée ( heureusement pas violée), agressée sur ses terres.
Il y’a aussi cette basketteuse, au look différent, venue coachée les hommes! Et celle-ci, qui a fui Madagascar.
" Clairement, elles sont plus ambitieuses que les hommes... Le travail de la terre, méprisé, est primordial. ", tout comme l’enjeu alimentaire,  confer à la démographie où, rappelons-le, 60% de la population à moins de 20 ans.

PLAIDOYER POUR FRANCE Ô (PRÉLUDE)

§75 " France Ô est une chaîne qui a toujours fait preuve d’audace. ".
Ce documentaire fut diffusé sur France Ô, -le 28 Février dernier- " qui nous aide beaucoup.  Vous comprenez mon amertume á l’annonce de la fermeture de France Ô. ", ajoute Claire Perdrix.

§76 "  Déjà que nous ne sommes que très peu visible, ", surenchérit la modératrice. Qui explicite, " On peut avoir de l’amertume, quant à la disparition de France Ô... Nous ne sommes pas si visibles que ça... Ce n’est pas seulement la présence d’une speakerine... c’est l’ensemble de nos diversités qui ne sont plus représentées. ".

§77 D’où le contre-projet de la Délégation Sénatoriale à l’Outre Mer, après avoir recueilli plus de 6 000 témoignages de soutien sur son site web. Une  louable initiative,  pour que FRANCE Ô vive, est en cours. « I will survive ». 

LA CAUSE DES FEMMES

§78 Claudine NEISSON-VERNANT  est docteur en biologie médicale, en Métropole, quand elle reprend la distillerie familiale, en 1995, avec son fils, comme le voulait son défunt père. Son mari est professeur de médecine et sa fille artiste.

§79 NEISSON, c’est le premier rhum blanc AOC de la Martinique, sans parler et compter maintes et maintes autres distinctions et récompenses. Elle fut capitaine d’industrie. Sa distillerie est la seule labellisée et classée entreprise du patrimoine vivant, EPV, en Outre Mer. Elle est la plus petite de la Martinique, et l’une des deux seules distilleries familiales indépendantes encore existantes.

§80 NEISSON, c’est 3% de la production de l’île, pour le seul rhum (blanc) AOC et bio, au monde. Mais le 100% bio nécessite un investissement lourd. Et la canne à sucre et le rhum ne font pas partie des secteurs aidés.  Cependant, " rien n’est impossible ", dit-elle, " Il faut vivre ses rêves. ". Et " Le fait d’être une femme ne doit en rien limiter nos ambitions. ", conclut-elle.
Dans le clip de présentation, on y voit que distillerie et agri tourisme font bon ménage.

§81 Marie-Ines ROMELLE, Guadeloupe, PDG des champagnes Marie Césaire. " Je viens de l’une des villes les plus pauvres de France", Grigny.

§82 " Marie, c’est le prénom de ma mère, Césaire celui de mon père. Je n’ai rien à avoir avec la famille  Césaire ! Et ce n’est pas un coup de marketing. Ce n’est pas seulement une marque de champagne ". Ses différentes bouteilles portent toutes les prénoms  de ses sœurs et frères. Elle a créé une société de négoce, mais n’est pas habilitée à être manipulante en champagne :

§83 " Je ne peux pas toucher au jus de champagne. ". Elle a un maître-chais pour cela. " J’ai fait le choix que mon champagne soit élaboré avec du sucre de canne", alliant ainsi viticulture et agriculture. Son dossier mit plus de 4 mois, avant que sa marque ne soit validée, " alors qu’il ne faut que deux semaines pour les gens du crû. ".

§84 Qu’à cela ne tienne. "Ma fierté, c’est de me dire que dans des banlieues, je puisse être un modèle et que des jeunes prennent le courage d’oser. ". Et c’est ainsi qu’on passe de 300 à 10 000 bouteilles par an ! Quant au racisme et à la misogynie ambiante,  " si un homme est victime du racisme, combien de fois une femme, dans la même situation ! ".
Confer à la double peine : être femme et noire, femme et handicapée.

§85 " Je ne me lève pas, tous les matins, en me disant  ce n’est pas possible ! Je ne vais pas y arriver, parce que je suis Noire. ".  Cf "Somethig is holding me back / Is it.because Î m Black".
" Tout au contraire, je me dis que j’ai de la chance. ". Il fallut résoudre des soucis de distribution, primordiaux en la matière. Il existe des marques qui contrôlent le système. " Mais je vais le contourner...Si  vous y croyez vraiment, rien ne peut vous arriver. ".

§86 Mais vous passez par de ces états d’âme et étapes  déprimantes, pour être déterminantes !

§87 Ça positive vibrations un max. Ainsi Sylvie COLLIEZ, DG Nature +. "  Aujourd’hui, tout est possible. Tout peut se faire quand on a de la volonté. ".
Aînée de six enfants, tous abandonnés à la DASS, par les deux parents, elle vient du Nord-Pas de Calais. Professeur de gymnastique, elle obtient un poste en Nouvelle Calédonie, "l’opportunité pour moi d’évoluer, un tremplin monumental ! ".

§88 Elle exerça 18 années, avant d’être malade. Elle travaille ensuite dans un cabinet de gestion du patrimoine. Mais son état de santé  ne cesse de se détériorer. Après bien des  atermoiements, elle décide de se tourner vers les traitements alternatifs naturels. À savoir, la médecine traditionnelle Kanak, dont la fleur d’hibiscus, cultivée avec les femmes Kanak, qu’elle exploite dans sa structure. " Si le Bon Dieu les a mises sur Terre, c’est pour les utiliser. ".

§89 Les Problème de financement avec les banques furent surmontés grâce à une aide de l’ADIE. Ses produits cosmétiques, à base d’hibiscus, génèrent désormais un CA de 177 millions de francs Pacifique, avec une centaine de points de vente, dans toute la Nouvelle Calédonie.

§90 GIRL from ST-BARTH, Pati GUYOT TOLÈDE. Arrivée avec ses pinceaux et aquarelles, en  1987, après un tour du monde, elle se lance dans la confection de vêtements hyper cool. Et " c’est devenu une entreprise internationale. Je peignais sur des t-shirts. ". Ce qui en faisait des modèles uniques. De l’art à porter sur soi, en vêtement! New York tombe sous le charme. Tout baigne ! Le coton vient de Haïti. Tout baigne !

§91 Ainsi naîtra ce qu’il est convenu d’appeler « le noir de St-Barth », suivi, en 1989, du logo St- Barth French West Indies, marque éco- responsable.

§92 Aline BESSIÈRES, Tahiti Polynésie française et le Woman’s Forum. 45% des EURL et des auto-entrepreneurs sont le fait de femmes. Par contre, il n’existe pas d’assurance chômage. Les femmes n’étaient pas connectées entre elles. D’où l’idée de cette association, crée en 2017, qui reçoit des subventions de l’AFD.

§93 Djémilah HASSANI, responsable à la Chambre régionale de l’Économie Sociale et Solidaire, Mayotte. Elle revient sur les hauts faits des " Chatouilleuses ".
"Je pense à nos aïeules", commence-t-elle. Partisane de la gouvernance féminisée, elle prône une économie primaire adaptée aux besoins humains.  Les Comores disposent de traditions durables. Ce qui en facilite la complémentarité avec la modernité métropolitaine. Voir si ce ne serait pas plutôt à cette dernière de se " tropicaliser ", en quelque sorte.

§94 En quoi les Mahoraises pourraient-elles répondre aux enjeux d´une gouvernance féminisée ? La filiation et l´héritage se font par la mère. Il existe un –le seul ?-  laboratoire ESS de l´Océan Indien, á Mayotte, où l’on percevrait presque les racines de l´ESS.

§95 Parlant d´une économie sociale mahoraise, adaptée á/et tournée vers l´humain, " ne serait-ce pas un ancêtre de l´innovation sociale ? ". La solidarité et l´entraide n´ont-elles pas toujours été favorisées ? Le chikoa est le modèle traditionnel de financement collaboratif. La moussada, principe traditionnel local d´entraide, est bien codifié. D´y voir un modèle pionnier de coopérative.

§96 Mais, malgré ce travail de la Cause des Femmes, les problèmes de parité salariale s´entêtent á perdurer et subsistent toujours. Et les femmes subissent beaucoup plus le chômage que les hommes.


HANDICAP À LA MAISON de la NOUVELLE-CALÉDONIE

§97 C’est l’histoire d’un jeune Caldoche,  NICOLAS BRIGNONE, champion handisport, Chargé de mission handicap du GIP Handicap et dépendance de Nouvelle Calédonie, dont la vie bascule radicalement, suite à un gravissime accident de moto. Rien à voir avec " Top Gun ". Il se sépare de sa copine, "  you take my breath away ".

§98 C’est l’occasion de lever un pan du voile -épais - qui cache les aberrations et incongruités qui obèrent la situation des handicapés, même Caldoches, en Nouvelle-Calédonie. C’est d’un moyenâgeux, d’aucuns n’étant "  pas considérés comme des handicapés...en Droit et en Éthique ".

§99 Ce grand échalas, 188 cm pour 64 kilos, n’a que 18 ans, quand ce terrifiant accident se produit. C’est un cas d’école. Des chirurgiens, experts en traumatologie osseuse, viennent même des USA, pour ce not born again in the Usa.  Son état relève du miracle.  Cet étudiant tranquille, certes en moto, était un antisportif notoire. Devenu champion paralympiques confirmé, il n’a " jamais autant voyagé ", depuis son changement de statut. D’aisément convenir que, pour changer une société et les (ses ?) esprits, c’est par l’éducation, qu’il faut commencer.

§100 Il en va de même pour autant en emporte le vent de la cause des femmes contre la misogynie ambiante anti parité, les victimes du racisme (durable comme un mauvais développement), que pour les handicapés.

§101 L’égalitarisme implique la hausse des différences entre handicapés et non handicapés. Alors que l’inclusion, serait d´aplanir lesdites différences, précise Charles GARDOU, professeur d'Anthropologie, Lyon II, invité sur le plateau, dont le thème était "Quand la fragilité devient force".


FEMMES pour le DIRE FEMMES pour AGIR

§102 Il y eut ensuite cette conférence, organisée par l’association Femmes pour le Dire-Femmes pour Agir, à la mairie annexe du XIVème arrondissement. L’intersectionnalité fut remise au goût du jour.

§103 Intersectionnalité : le fait pour une personne de subir plusieurs formes ou sortes de discriminations, soumissions, oppressions, stratifications. Cette expression fut lancée par les féministes noires américaines, à l’époque du Black Power is  beautifull. On parlait de la double peine : être  Noire et Femme.

§104 Rémi Richard, Université de Montpellier, fait ce parallèle avec les handicapés femmes et hommes. Il faut déconstruire l’idée de l’handicap chez les Femmes, car elle est agenrée. Elle ne sera pas une future maman, mère de famille. De rappeler ces campagnes de stérilisation forcée sur les femmes dites déficientes intellectuelles.

§105 Quant aux activités sportives, pour déconstruire le handicap, elles peuvent aboutir à une double contrainte: lutter contre l’idée de la femme sportive agenrée et asexuée, et, de l’autre la vision de la femme sportive hyper masculinisée. Cette double contrainte peu être dure à gérer.

§106 L'EMPOWERMENT ou autonomisation, consiste en l'octroi de davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés.
Cette notion intègre deux dimensions: celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage pour y accéder. Il peut désigner autant un état (être empowered),     qu’un processus. Cet état et ce processus peuvent être à la fois individuels, collectifs et sociaux ou politiques.

§107 Il existe plusieurs niveaux, dans l'empowerment: sur le rapport au corps (cf Aurélie FLAYES), il y a scission entre le corps et l’esprit, dans le handicap.
Pour Anne-Sophie PARIZOT, les pratiques de sortie du corps ne sont pas sans conséquences.  "  Sur le plan psychique, je vis une scission ; j’en suis consciente. Le risque, pour moi, c’est la perte d’identité. ". Se pose aussi la question de savoir comment l’espace sportif serait l’occasion particulière de dépasser ces normes.

§108 Lycée  EREA (établissent régional d’enseignement adapté), tel le lycée Toulouse-Lautrec, à Vaucresson, lycée pour valides et handicapés, qui fait de l’inclusion inversée. C´est-á-dire qu´il y’a plus d’handicapés que de valides.
Il existe le rugby en fauteuil ; c’est d'un violent, en mode Roller ball ! Le foot-fauteuil, c’est plus cool et mixte, le fauteuil mettant homme et femme á égalité, au même niveau d’efforts. Et le basket en fauteuil, alors !

§109 Le handicap fait partie de l’identité. Par le sport, on peut positiver cet handicap.  Mais, il y’a des limites, comme en toute chose.
Socialisation et identité collectives. Le sport et les activités physiques seraient-ils des espaces de socialisation particuliers?
Le  milieu spécialisé, dans la question du handicap, pousse ou mène-t-il  à la ghettoïsation, en milieu inclusif ou spécialisé ? L’Emporwement devrait-il impliquer une remise en cause des normes ?  La visibilité de la discussion distinction, Valide / Handicapé est-elle une condition sine qua non du Genré-Agenré ?

§110 Comme pour le racisme et la misogynie, il faut continuer à lutter, tout en cherchent à éviter la discrimination dans la discrimination.

§111 Le modèle sportif serait-il l’un des derniers bastions du validisme et de la misogynie, où les inégalités se rejoignent en cet espace où le corps performant aurait toute sa légitimité?  Cela n’impliquerait-il pas que des différences?

§112 Le féminisme, à ses débuts, était  radical - pas seulement en sa terminologie- pour marquer, et non masquer, l’urgence du propos et stigmatiser l’ampleur des dégâts et du travail qui reste à faire. " Bien sur j’exagère ", ironise le Pr Rémi Richard, après un plaidoyer fort bien construit.

§113 Chantal RIALIN :"  On  veut des performances ", s’inquiète-t-elle. Heureusement, se- rassure-t-elle, " il n’y a pas autant de dopage  que chez les valides ". Il ne faut pas que les handicapés en arrivent là. Sur ce point, il faut être non inclusien.
Dépasser et se dépasser : dépasser le handicap pour se dépasser. Se dépasser pour dépasser son handicap, conclut Danielle MICHE-CHERL.

§114 C’était un peu trop technique pour moi. Étais-je trop frelaté ? Et puis pourquoi j’écris si mal ? J’avais un mal fou à retranscrire mes propres notes et non propos.

§115 Mais surtout prendre conscience de toutes les commodités à mettre en place, pour que toutes et tous,  nous puissions vivre ensemble. Et  non dans des mondes parallèles. Tell me why can’t we live together. À quoi serviraient ces nouvelles technologies et autres Intelligences Artificielles, sinon ?  

§116 Il y avait un écran, derrière les conférenciers, où étaient simultanément retranscrit leurs propos, saisis par des dactylos (terme aussi désuet qu´un vieux menuet de derrière les fagots). Mais quod des aveugles ? Je pensais à cette Hindoue, qui, pour le lancement de la Journée Mondiale du Yoga, à l’UNESCO, un 21 Juin, offrit à Irena Bokova - alors Directrice Générale - le premier traité manuel de yoga , en braille, pour les non-voyants.

§117 Sans parler de toutes ces infrastructures à mettre aux normes!

J.O.- J.PARALYMPIQUES

§118 Et cette question qui me taraude, lancinante ! Pourquoi ne pas faire, au même moment, au même endroit, avec les mêmes personnes (la règle d’or des Trois Unités  - lieu, temps et personnages- du théâtre classique français), JO et Jeux Paralympiques, pour les JO PARIS 2024, en l’honneur du Baron Pierre de Coubertin ?

§119 Pourquoi ne pas penser à un même et unique parcours de la Flamme Olympique, portée dans les mêmes souffle et élan par Paralympiques et Olympiques, pour 2 athlètes allumant ladite flamme de leur passion ?

p.s. Femmes d´Outre Mer au Sénat
§120 Anne Marie FARRO, La Réunion, Opuss Amo BTP. Son bac en poche, elle quitte sa Réunion natale, pour la Métropole, « un saut dans l´inconnu ». Elle intègre l´INSA, á Toulouse, en aout 2007. Ingénieur en génie civil, elle fait son stage, á l´international, au Maroc, en avril 2012, «  comme le veut la formation ». Elle réserve son appart´, via le Bon Coin, en effectuant un virement par W.U, comme le lui demande l´agent immobilier sur place. «  Je fais le virement, et je tombe sur la personne la plus merveilleuse du monde », au Maroc, « qui m´a récupérée á l´aéroport », et me trouve « le plus bel appartement qu´il puisse y avoir, á Casablanca ». De dire, philosophe, «  comme quoi, on peut passer autre les préjugés… Je ne me suis pas fait arnaquée ».

§121 Retour en Métropole. Elle commence á travailler en Alsace. Frileuse, elle se retrouve sur la Côte d´Azur, où elle devient manager, en deux ans. Mais voilà, elle a le mal du Pays ! Elle veut rentrer. « Sauf qu´on sait ce qu´on quitte, on ne sait pas ce qu´on gagne ». Sans parler du chômage, endémique, sur l´Île. Cependant, elle trouve un CDI. Qu´a cela ne tienne, elle se décide á entreprendre, pendant dans sa période d´essai. Re-démission ! « Pas d´aide, pas de chômage, pas de fortune personnelle », seulement ses petites économies, pour aller au bout de ses rêves. Elle se présente au Prix Julie Mas, pour encourager les femmes dans l´entrepreunariat. Elle soutient devant le jury, mais dans le doute, elle dit á ses parents « ne venez pas, j´ai perdu ». Mais elle remporte le prix ! « Le monde du bâtiment est fermé aux femmes… Je décide d´y apporter ma touche… J´ai de grandes ambitions », affirme-t-elle. « Si on se donne es moyens, on peut y arriver. Osez ! Tout simplement », conclut-elle.